Procès du Peterbos: «J’ai servi de stockeur, je peux pas dire pour qui»
Le vaste procès du Peterbos se tient à Bruxelles. 31 Belges et Français y sont jugés pour trafic de drogue.
Publié le 18-10-2022 à 10h06 - Mis à jour le 18-10-2022 à 10h07
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Le tribunal correctionnel de Bruxelles a entamé lundi le procès "Peterbos", du nom d’une cité de logements à Anderlecht où le trafic de drogue est fréquent. Fin 2021, deux vagues de perquisitions dans ce quartier et ailleurs ont abouti à l’inculpation d’une trentaine de personnes, puis à leur renvoi en correctionnelle. "J’ai servi de stockeur pour quelqu’un, je peux pas dire qui", a admis l’un des prévenus lundi. "Mon intention n’était pas de faire carrière, c’était juste pour quelques jours", a-t-il expliqué.
La présidente du tribunal a commencé lundi à interroger les nombreux prévenus dans ce procès de trafic de drogue, prévu pour une durée de trois semaines. Et notamment celui qu’elle a nommé "la queue du dossier", sans mauvais jeu de mots, a-t-elle précisé. Ce prévenu est l’un des derniers à avoir été arrêtés, fin 2021, à la suite des deux vagues de perquisitions. Le jeune homme avait été vu sur les images de l’hôtel Pullman à Saint-Gilles, entrant et sortant d’une chambre dans laquelle de grandes quantités de drogue et d’argent ont été découvertes.
Lors de ses précédentes auditions, l’homme avait nié avoir occupé cette chambre. Lundi, il a admis avoir servi de "stockeur" pour des trafiquants de drogue dont il n’a pas voulu donner les noms. Le prévenu savait qu’il gardait de l’argent mais ignorait qu’il y avait aussi de la drogue, notamment de la cocaïne, a-t-il déclaré. "Mon intention n’était pas de faire carrière, c’était juste pour quelques jours", a dit cet étudiant.
Un autre prévenu, venant de Marseille, a raconté qu’il était venu en Belgique pour fuir des créanciers. "Je devais de l’argent à des gens", a-t-il déclaré, ajoutant qu’il avait ensuite accepté d’être un "guetteur" dans le quartier du Peterbos à Anderlecht, pour le compte d’individus dont il a aussi tu les noms.
Deux autres prévenus encore, qui ont assuré le même rôle, ont déclaré qu’ils ne savaient pas non plus qui tirait les ficelles. "Ceux à qui j’avais à faire portaient des cagoules", a affirmé l’un. "Je ne sais pas qui donnait les ordres", a confirmé l’autre.
Dans ce procès, 31 personnes de nationalité belge et française sont prévenues pour vente illégale de stupéfiants, entre 2021 et 2022. Selon l’enquête, un trafic de cannabis et de cocaïne se déroulait principalement dans et aux alentours de la cité du Peterbos à Anderlecht. Deux vagues de perquisitions, le 26 novembre et le 14 décembre 2021, dans de nombreuses communes de la région bruxelloise, mais aussi à Asse et à Puurs en Flandre, ont mené à des saisies importantes de drogue et d’argent, laissant présager qu’il s’agissait d’un important réseau de trafic de drogue.
Le procès se poursuivra mardi.