Le secret d'André? Jouer pieds nus!
Jeunesse Schaerbeek - Marseille Liège. Ou quand Younes, Walid, André et leur bande rencontrent Diego, Billal, Sakandar et toute la clique de Bressoux. Un choc, en minimes. Avant la rencontre, les banlieusards des deux camps comptabilisent le maximum de points. La troupe de la capitale en a planté treize à Wellin et onze à Bertrix. Les Marseillais, eux, en ont passé douze aux Baudets et neufs aux Wellinois.
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- Publié le 31-12-2010 à 06h00
Avant le coup d'envoi, Vamoulké Varsia Kovana, le mentor des Bruxellois, le dit tout de go : «On va voir ce qu'on a dans le ventre. On est là pour s'amuser, mais aussi pour gagner.» Visiblement, le message est bien compris par les siens, qui ne sont pourtant que cinq et donc privés de remplaçant. En moins de quinze minutes, ils envoient valser les seize combattants liégeois : 7-0. Le coach des vaincus, Morgan De Leeuw, peine à dissimuler son exaspération. Mais fait montre d'une sportivité à montrer dans toutes les écoles de football. Au point de réprimander l'arbitre lorsque ce dernier sort un bristol jaune devant le nez... d'un joueur adverse, obligeant les Bruxellois à terminer la partie à quatre contre cinq.
Chez Jean-Marc Guillou
Une infériorité numérique qui n'ébranle toutefois pas la domination de Yassine et ses potes de Schaerbeek. Des garçons dont l'habileté balle au pied ferait frémir bon nombre de seniors. Score final : 9-3.
«Le plus fort, c'est André», sourit Walid, après le match. André Guedes, le Portugais de la bande. Le plus petit, aussi. Son secret? Jouer pieds nus. Le jeune garçon a intégré l'académie de Jean-Marc Guillou, voici deux ans, à Tongerlo. Là où «un jeune est recruté pour mille testés», dit-on. «J'ai vingt heures de football par semaine et vingt heures de cours, confie le petit technicien. On nous oblige à jouer pieds nus, même en match, pour améliorer le contrôle du ballon. Avant, je jouais à Anderlecht. Mais là-bas, ils ont la grosse tête. Certains se croient au Barça.»
Brassage de cultures
Ses acolytes, eux, évoluent au Brussels, hormis Younes, qui défend les couleurs de Mons. «On s'est connu à Anderlecht, glisse Walid. Puis on se retrouve souvent dans un parc pour taper la balle, tous ensemble. C'est là qu'on développe notre technique.»
Et Younes de surenchérir, avec un sourire jusqu'aux oreilles : «La technique, nous qui sommes d'origine marocaine, nous l'avons dans les gênes.» Le Sljivo, c'est aussi ça. Un énorme brassage de cultures. Demandez donc à Morgan De Leeuw, le cornac Marseillais de Liège : «Dans mon équipe, je compte des garçons d'origine congolaise, pakistanaise, albanaise, turque et j'en passe. C'est un plaisir de travailler avec des gamins pareils. Ce ne sont pas tous des enfants de choeur. Ils font parfois des bêtises, quand ils sont livrés à eux-mêmes. En revanche, si vous les encadrez, ils vous rendent toute la générosité que vous leur donnez.» Nul besoin de PlayStation ou d'Iphone pour rendre ces gamins heureux. Un simple ballon leur suffit.