« Tu joues au Standard ? Moi, à Gouvy »

De l'autre, sur le même terrain, vous retrouvez Zacaria, qui joue au PSV, mais aussi Hamadou, jeune joueur du Sporting d'Anderlecht, et Carlos, le capitaine, qui évolue chez les Rouches. Dans le même camp, comptez encore Reda, qui défend les couleurs du club français de Lille. Bienvenue sur le terrain 2 du Wex, où les cadets de l'Inter Chevy s'apprêtent à défier ceux de la Ville de Liège - Le Romantica.

Sur le papier, la troupe luxembourgeoise ne paie pas de mine. D'ailleurs, aucun observateur présent dans les gradins ne miserait un kopeck sur un succès des Bleus, avant la rencontre. D'autant moins que ceux-ci ont perdu leurs quatre premiers matches, et qu'ils affichent donc un zéro pointé au coup d'envoi. Tout le contraire de leur adversaire, qui n'a fait que renforcer son statut de favori en s'offrant quatre succès en guise d'apéritif.

Et pourtant ! C'est le challenger qui met le feu aux poudres. Mieux encore, tout réussit au Petit Poucet, qui s'offre trois buts d'avance et mène 4-1 après dix minutes de jeu. L'exploit semble à portée de main.

L'Inter Chevy n'a de toute façon pas le choix : s'il ne veut pas, déjà, rentrer à la maison, il est obligé de créer la surprise.

Mais son opposant ne l'entend pas de la même oreille. Si bien qu'en trois accélérations, le Lillois Reda et sa bande rattrapent leur retard : 4-4. Pas pour longtemps. Sur l'engagement, le portier liégeois est fusillé, l'Inter Chevy reprend l'avance. Le chassé-croisé se poursuit : 5-5, 5-6, 6-6. Reste trois minutes. Fatales à nos représentants.

Ils s'inclinent sur le fil 7-6 et peuvent dire adieu au tour suivant. Avec les regrets qu'une élimination précoce peut engendrer. Ce n'est pas Jean-Claude Batter, le mentor de l'Inter Chevy, qui dira le contraire, lui qui avait déjà vu les siens gaspiller un avantage de trois buts à deux reprises, plus tôt dans la compétition. « On avait déjà mené 4-1 face à deux autres adversaires », se désole-t-il.

Dans l'autre camp, pas de soupe à la grimace. Et une faim toujours intacte. « Nous, on vient pour s'amuser, mais surtout pour gagner, lance sans détour le Standardman et ancien Anderlechtois, Carlos Émilio Alberto. J'ai déjà remporté le challenge en préminimes, mais je compte bien accrocher une deuxième édition du Sljivo à mon palmarès. » Il pourra compter, pour cela, sur les encouragements de Guy Harzée. L'ancien joueur de Vielsalm et Champlon est, en effet, le premier supporteur de la jeune garde liégeoise. À défaut de pouvoir s'exprimer avec les pieds, puisqu'on notera, pour la petite histoire, que son équipe a pris la porte au premier tour, en seniors. « Un peu désolant de payer 375 € d'inscription pour jouer trois matches de 25 minutes », glisse-t-il, un peu amer.