Victor Bernardez, le Zorro de Zagreb
Grâce à un coup-franc de leur Hondurien, surprise de Jacobs, les Mauves font une bonne affaire dans la 1 re soirée d'Europa League.
Publié le 18-09-2009 à 10h00
Assistance : 20 000.
Arbitre : M. Szabo.
Cartes jaunes : Sare, Badelj Buts : Bernardez (0-1, 74e), Legear (0-2, 88e).
DINAMO ZAGREB : Butina, Etto (85e Tomecak), Lovren, Kovac, Cufre, Sammir, Badelj, Morales, Mandzukic, Papadopoulos (68e Seplicka).
ANDERLECHT : Proto, Gillet, Mazuch, Bernardez, Juhasz, Deschacht, Sare, Biglia, Kouyaté (70e Legear), Boussoufa (90e + 1, Chatelle), Suarez (86e Lukaku).
An derlecht, qui se serait bien contenté d'un point au stade Maksimir, ne pouvait pas rêver d'une meilleure entame en Europa League. Le voici en tête de son groupe avant d'accueillir, dans deux semaines, l'Ajax, ouvertement favori du groupe A. Avec le sentiment de se retrouver. Et l'impression, sans doute, que ses autres rivaux, eux ne viendront pas chercher trois points au stade Maksimir.
Quitte à rentrer dans une toute nouvelle formule européenne, Ariel Jacobs avait décidé d'innover, lui aussi. Mazuch, peu à l'aise face à Saint-Trond, intégrait une défense à cinq, aux côtés de... Bernardez et Juhasz, à charge pour Gillet et Deschacht de pistonner sur les flancs. Ce n'était pas tout : au milieu, Biglia, Sare et Kouyaté formaient un triangle inédit derrière le duo d'attaquants, Suarez et Boussoufa. Pour l'audace, donc, on repassera ! Mais Anderlecht et son entraîneur avaient-ils les moyens de jouer une autre carte que celle de la prudence au moment d'entamer le match ? Car au moins, l'épais rideau défensif mis en place permettait aux Anderlechtois d'atteindre la pause sans casse. À peine quelques frayeurs, sur un tir (trop enlevé) de Mandzukic, par exemple, ou encore sur une intervention très « limite » de Mazuch sur le redoutable Chilien, Pedro Morales. Ce dernier parvenait d'ailleurs un peu trop régulièrement à contourner la défense des Mauves.
La frilosité initiale anderlechtoise avait un autre effet : un vide offensif assez sidérant, même lors de vagues tentatives de contre-attaques. Suarez se retrouvait isolé devant, à courir derrière des relances aussi longues qu'imprécises. Boussoufa ne jouait pas assez juste, Kouyaté cavalait derrière les médians croates, tandis que derrière lui, Biglia était transparent, même à la récupération, et Sare commettait trop de fautes.
Mais sans doute réchauffé par quarante-cinq minutes solides et solidaires, le Sporting, de retour des vestiaires, se décidait enfin à jouer un peu plus haut. Histoire, aussi, de ne pas laisser le Dinamo garder son emprise sur la rencontre. Et d'autoriser quelques instants de respiration au bloc anderlechtois.
Dans cet esprit-là, le coach bruxellois se décidait d'ailleurs à remplacer Kouyaté par Jonathan Legear, afin d'apporter plus de soutien aux deux avants. Mais c'est sur phase arrêtée que la lumière arrivait. Bernardez, dont les coups-francs n'étaient jusque-là célèbres que sur Youtube, plaçait une « mine » de quasiment 30 mètres. Un but qui venait aussi le récompenser pour son assurance défensive durant toute la rencontre. Tandis que des trombes d'eau se déversaient sur Zagreb, Jonathan Legear, monté au jeu, doublait le score sur un service de l'autre « joker », Romelu Lukaku. Anderlecht aura mis du temps à se mouiller, dans cette partie, mais, pour lui, cela valait la peine d'attendre.