Procès des attentats de Bruxelles : Smaïl Farisi coupable de participation aux activités d’un groupe terroriste, selon le parquet
Au procès des attentats du 22 mars 2016, le parquet a requis ce mardi 6 juin 2023 la culpabilité de Smaïl Farisi pour avoir participé aux activités d’un groupe terroriste. Le parquet estime qu’au fil du temps, il est impossible que l’accusé n’ait pas pris conscience du caractère terroriste des personnes à qui il apportait son aide.
- Publié le 06-06-2023 à 11h27
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Le parquet a requis, ce mardi matin devant la cour d’assises de Bruxelles chargée de juger les attentats du 22 mars 2016, la culpabilité de Smaïl Farisi pour avoir participé aux activités d’un groupe terroriste. La chambre des mises en accusation l’avait également renvoyé devant la cour pour assassinats terroristes et tentatives d’assassinat terroriste, mais le parquet estime ne pas avoir suffisamment d’éléments pour aller dans ce sens.
Bien que Smaïl Farisi ait été acquitté dans le volet bruxellois des attentats de Paris pour des faits similaires, la période infractionnelle est ici différente, et le parquet estime qu’au fil du temps, il est impossible que l’accusé n’ait pas pris conscience du caractère terroriste des personnes à qui il apportait son aide.
Le procureur Bernard Michel a mis en avant, pour appuyer son réquisitoire, les nombreuses visites qu’a rendues Smaïl Farisi au studio de l’avenue des Casernes qu’il avait mis à disposition d’Ibrahim El Bakraoui, et son frère Khalid. “Cela veut dire qu’il a continué à les côtoyer, à voir leur évolution, à les voir prier à toute heure du jour et de la nuit. Cela a dû travailler son esprit critique, il a dû se poser des questions.”
Parmi les autres éléments d’aide apportés, le procureur note qu’au cours des multiples visites (entre 20 et 30 par mois), Smaïl Farisi à apporter à manger à ses locataires, les a aidés à sortir les poubelles, a évacué des sacs du studio… Pour le parquet, “petit à petit, Smaïl Farisi intègre l’idée, mais ne se révolte jamais”.
Plusieurs éléments auraient dû lui mettre la puce à l’oreille, comme l’arrestation de Mohamed Bakkali, l’apparition d’Osama Krayem dans le studio, la parution des photos de frères El Bakraoui dans la presse… “L’étau se resserre, il n’a pas pu ne pas savoir”, en conclut Bernard Michel.
”Il a acquis la connaissance et la volonté qui faisaient défaut dans la période infractionnelle de Paris”, estime-t-il.
Par contre, si le parquet l’estime coupable de participation aux activités d’un groupe terroriste, il relève que le dossier ne met pas en évidence sa complicité dans la perpétration des attaques. “Rien ne permet de dire qu’il était informé de l’imminence d’un attentat”, le parquet demande donc aux jurés de répondre non à la question de sa participation en qualité de complice des attentats terroristes et tentative d’attentats terroristes.