Procès des attentats à Bruxelles : le parquet fédéral requiert la culpabilité de Krayem comme co-auteur des attentats

La culpabilité d’Osama Krayem a été requise par le parquet fédéral ce mercredi 31 mai 2023 devant la cour d’assises de Bruxelles. “En rejoignant à nouveau une cellule terroriste (à Bruxelles, NDLR) après avoir participé aux attentats de Paris, il a montré un engagement sans faille pour le groupe terroriste”, a souligné la procureure fédérale Paule Somers.

Belga
BRUSSELS, BELGIUM - MAY 30 : Lawyer Gisele Stuyck & Osama Krayem pictured during the Trial of the attacks of Brussels. On March 22 2016, 32 people were killed and 324 got injured in suicide bombings at Zaventem national airport and Maalbeek / Maelbeek metro station on 30, 2023 in Brussels, Belgium, 30/05/2023 ( Photo by Didier Lebrun / Photonews
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Le parquet fédéral a requis ce mercredi, devant la cour d’assises de Bruxelles, la culpabilité d’Osama Krayem comme co-auteur de meurtre avec préméditation dans un contexte terroriste et comme membre de la cellule terroriste ayant planifié les attaques du 22 mars 2016.

”En rejoignant à nouveau une cellule terroriste (à Bruxelles, NDLR) après avoir participé aux attentats de Paris, il a montré un engagement sans faille pour le groupe terroriste”, a souligné la procureure fédérale Paule Somers. Le parquet considère qu’il est responsable de la mort des 32 victimes directes des attentats ainsi que de la mort, a posteriori, de quatre autres victimes des attaques.

Elle a souligné sa participation active à la préparation des attentats du 22 mars en procédant à l’achat du matériel utilisé dans la confection des bombes ainsi qu’à la fabrication des charges explosives. Osama Krayem aurait également branché la bombe de Khalid El Bakraoui, kamikaze du métro bruxellois.

La procureure a débuté son réquisitoire en déplorant l’absence de l’accusé au sein du box. “Il ne participe pas à son procès. Sans doute les éléments qui le concernent sont trop accablants. De plus, il ne reconnait pas la loi des hommes.”

Elle est ensuite revenue sur le parcours d’Osama Krayem, né et élevé en Suède et son processus de radicalisation, jusqu’à son départ pour la Syrie en 2014, à 22 ans. “C’est un ado présenté comme modèle d’intégration dans la société européenne grâce au sport, au football. Son attirance pour la religion, il l’explique comme une révélation soudaine, surgie de l’inconscient. Il dit s’être levé un matin avec l’envie de suivre un islam “moderne”, terme que je trouve glaçant”, a détaillé Paule Somers.

La procureure a dressé le portrait d’un “combattant aguerri”, formé par l’État islamique sur le champ de bataille en Syrie avant son retour en Belgique en 2015. “L’échange de message avec ses proches via WhatsApp prouve que tout cela est perçu avec fierté par sa famille”, a estimé la procureure.

Sur la suite de son parcours, Paule Somers rappelle qu’Osama Krayem quitte la Syrie en septembre 2015, après un an dans les rangs de l’EI. Il voyage depuis la Syrie jusqu’en Belgique en compagnie de l’artificier des attentats de Paris et de l’accusé Sofien Ayari et participe ensuite activement à la préparation des attentats du 13 novembre 2015, ce qui lui vaudra une condamnation à Paris.

”Osama Krayem n’a pas été un simple témoin passif des préparatifs de ces attentats. Son ADN a été retrouvé dans le mécanisme d’une Kalachnikov utilisée par les terroristes à Paris”, a rappelé la procureure.

Concernant le volet bruxellois des attaques terroristes, la procureure a insisté sur l’implication directe d’Osama Krayem dans leur préparation via l’achat de matériel destiné à confectionner les bombes et la fabrication des charges explosives. Selon des déclarations concordantes, le Suédois a également vécu dans plusieurs des planques conspiratrices, comme à la rue du Dries à Forest et l’Avenue de l’exposition à Jette. “N’étant pas connu de la police, Osama Krayem pouvait sortir plus facilement sans se faire reconnaître. Il était en charge du ravitaillement et des achats du groupe.”

Évoquant les motivations de l’accusé, la procureure a souligné qu’il décrivait ces attentats comme une réaction “à l’attaque de pays musulmans par des non-musulmans”.

Elle a toutefois mis en évidence une contradiction transparaissant dans les propos d’Osama Krayem. “La foi c’est ce qui pousse les gens à résister, à entrer dans l’ennemi sans peur, à mourir. Pas ici en Europe. Mais en Syrie, là-bas, si j’ai un ennemi qui me tire dessus, je ne vais pas lui offrir des fleurs”, avait-il déclaré. “Il dit qu’il n’était pas prêt à commettre pareille chose ici, tandis que là-bas c’est une 'terre de guerre'. Il ne considère donc pas l’Europe comme un champ de bataille, mais il a aidé ses frères à détruire et tuer en Belgique”, a souligné Paule Somers. “Même s’il n’a pas rempli totalement sa mission ça reste un combattant de l’EI qui les a aidés dans leur projet.”

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