Propos racistes d’un inspecteur dans l’affaire Adil : la zone de police de Bruxelles-Midi lance un plan d’action pour éradiquer racisme et sexisme
Les propos racistes attribués à un des 3 inspecteurs de la zone Bruxelles-Midi mis en cause dans la mort d’Adil Charrot ont fait bondir les Bourgmestres concernés. Qui annoncent des actions.
Publié le 23-05-2023 à 10h21 - Mis à jour le 23-05-2023 à 10h29
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Les bourgmestres et chef de corps de la zone de police de Bruxelles-Midi se sont engagés à mettre en place un plan d’actions afin d’éradiquer toute forme de propos racistes et/ou sexistes au sein des instances policières, ont-ils annoncé lundi dans la foulée de nouvelles révélations dans l’affaire Adil Charrot, un jeune homme de 19 ans, décédé à Anderlecht en avril 2020 après une course-poursuite avec la police.
Les bourgmestres de Forest, d’Anderlecht et de Saint-Gilles ont pris cette décision après deux réunions, mercredi dernier et lundi, du collège de police de la zone pour “prendre connaissance des faits en profondeur”, ont-ils indiqué dans un communiqué conjoint.
La presse a révélé la semaine dernière que le témoignage d’une fonctionnaire de la zone de police Bruxelles-Midi a été joint au dossier relatif au décès d’Adil. Elle a évoqué des propos répréhensibles, à caractère raciste, tenus par l’un de ses collègues, un inspecteur principal, l’un des trois policiers inculpés dans cette affaire, selon la RTBF et Le Soir.
Il se vantait d'en avoir sorti un de la rue par rapport à la mort du jeune Adil.
Selon ce témoignage, “l’inspecteur principal a tenu des propos racistes par rapport au jeune Adil. Il m’est également revenu de ses hommes que ce dernier se vantait d’en avoir sorti un de la rue par rapport à la mort du jeune Adil. Il se serait également vanté d’avoir déjà tué”, a déclaré la fonctionnaire, tel que rapporté par la RTBF et Le Soir.
De plus, un rapport administratif, rédigé par cette fonctionnaire et d’autres de ses collègues, a été adressé au directeur opérationnel de la zone de police Bruxelles-Midi. Il fait état de comportements xénophobes, racistes et sexistes de la part de ce policier à l’encontre des membres de son équipe.
”C’est pris au sérieux”
”Les propos et comportements suspectés sont pris très au sérieux, et intolérables s’ils sont avérés. Nous nous engageons à prendre toute la mesure des propos et de leur portée. La tolérance zéro doit être de mise à tous niveaux et à tous moments”, a souligné la bourgmestre de Forest, El Hamidine (Écolo), l’actuelle présidente du collège de police de la zone Midi, citée par le communiqué.
”Nous avons toujours condamné les propos racistes, discriminants ou sexistes tenus par une minorité d’agents de la zone qui sont portés à notre connaissance lors de procédures disciplinaires. C’est moralement et pénalement condamnable. Cela nuit par ailleurs au travail quotidien qui est effectué par les membres de la zone au service de la sécurité des citoyens de nos communes”, a pour sa part affirmé le bourgmestre de Saint-Gilles, Jean Spinette (PS).
Nous encourageons le recrutement de nouveaux inspecteurs issus de nos territoires.
”Le sexisme et le racisme n’ont pas leur place dans notre société et encore moins dans un service public comme la police. Au quotidien, des efforts constants sont consentis pour rapprocher au mieux nos policiers des réalités urbaines des quartiers qui composent notre zone Midi. Notamment en encourageant le recrutement de nouveaux inspecteurs issus de nos territoires. Toute cette dynamique ne peut en aucun cas être mise à mal par d’éventuels comportements individuels”, a pour sa part affirmé le bourgmestre d’Anderlecht, Fabrice Cumps (PS).
Une journée de travail
Selon les trois bourgmestres, le comité de direction de la zone a été chargé de mettre en place un plan d’actions, accompagné par un organisme indépendant, afin d’améliorer les dispositifs existants “pour démontrer l’exemplarité des services de police”.
”Il n’y a eu, en la matière, aucune complaisance de la part du collège : l’enquête judiciaire prenant le pas sur celle administrative, tandis que des mesures seront donc prises lorsque celle-ci sera présentée au collège. Par ailleurs, les bourgmestres ont demandé que la lutte contre les discriminations, le racisme et le sexisme soit au cœur de la journée de travail annuelle de la zone Midi qui rassemble les cadres de la zone”, conclut le communiqué.