En Région bruxelloise, la reconversion de bureaux en logements a le vent en poupe
Dans les projets de plus de 5 000 m2 demandés en Région bruxelloise entre 2021 et 2022, 41 % des logements prévus le sont sur des espaces de bureaux vides.
Publié le 09-05-2023 à 12h53
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Entre 2021 et 2022, 463 000 m2 de projets de logements ont été demandés en Région bruxelloise soit environ 4 630 logements. C’est ce que déclare le bouwmeester bruxellois Kristiaan Borret à nos confrères du Soir et de l’Écho. Parmi ces logements, 41% sont programmés via la reconversion de bureaux (43% sont prévus sur des sites industriels et 16 % s’implanteraient sur des terrains vierges.) Les chiffres du bouwmeester ne prennent toutefois en compte que les projets de plus de 5 000 m2.
Pour le moment, il est difficile d’avoir une vue plus fine sur l’ensemble des projets puisque selon la législation, le bouwmeester n’est consulté que pour des projets de plus de 5 000 m2. Il faudra donc attendre les données de perspective.brussels pour inclure l’ensemble des permis demandés sur la période.
Il n’en reste pas moins que la reconversion en logement, quand elle est possible, se développe. Elle est d’ailleurs portée par les politiques de la région qui impulsent de plus en plus des lignes directrices voir de règles explicites pour imposer un nombre de logements dans les grands projets, y compris ceux de reconversion du bureau. On peut ici penser au quartier nord, au quartier européen ou au secteur gare du Midi.
De plus, le potentiel futur Règlement régional d’urbanisme (Good Living) prévoit que les nouvelles constructions soient plus facilement modulables pour faciliter à terme de reconversions.
La mixité des fonctions tend aussi a devenir une règle mais autre problème se pose. Rares sont les projets mono fonctionnels (uniquement bureaux, ou logements ou commerces) à être octroyés. Et les promoteurs y trouvent leur compte. Il y a quelques mois, Nicolas Billen de l’ASBL Up 4North qui regroupe tous les grands noms de l’immobilier bruxellois actifs dans la transformation du quartier nord, confiait à la Dernière Heure que dans ce quartier, les bureaux sont plus rentables que les logements. Toutefois, il notait qu’aujourd’hui les entreprises ne cherchent plus simplement des bureaux, mais un quartier agréable. Donc pour louer ou vendre du bureau, il faut plus que simplement du bureau. Pour Nicolas Billen cela passe par un contrôle social dans les quartiers, donc des habitants qui y vivent tout comme des équipements et des activités. Public et privé semble donc s’accorde sur la fin du mono fonctionnel. Mais une autre forme de mixité peine encore à se trouver.
Le cas Mediapark
À deux pas de la zone du Plan d’aménagement directeur (PAD) Mediapark, on retrouve les rues Evenepoel, Colonel Bourg et la chaussée de Louvain. Ici les riverains, comptent une dizaine d’immeubles de bureau en reconversion et d’autres permis sont à l’instruction. Preuve du développement à venir du quartier même en dehors du périmètre du PAD. Pour la plupart des projets, des logements sont prévus mais pas de logements sociaux ni même publics. Le PAD tout proche prévoit bien la construction de 1 400 logements dont une partie à finalité sociale, (logements sociaux, conventionnés ou gérer par une Agence Immobilier Sociale) mais aucune part minimum n’est explicitée à ce stade. Le PAD est en ce moment à l’enquête publique.
La Société de logement de la région Bruxelles capitale mais aussi Citydev favorisent en ce moment l’achat de logements neufs, clef sur porte, qui passe donc dans le parc public. Un autre levier permettrait aussi de faire passer du logement privé dans le giron public : les charges d’urbanisme. Une réforme et d’ailleurs en préparation pour améliorer l’efficacité de ce système.