Aux “tours Beekkant”, un plan de relogement encore flou : près de 200 ménages à déménager
Les tours construites dans les années 70 vont connaître une profonde rénovation. Pour ce faire, le Logements Molenbeekois établit un plan de relogement, encore un peu flou pour les locataires.
Publié le 03-05-2023 à 11h06
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À la base, la modernisation aussi totale que nécessaire des “Tours Beekkant” devait se faire en site occupé. En clair, les 196 foyers de ces tours de logements sociaux implantées à côté de la station de métro éponyme ne devaient pas être relogés pendant que des travaux d’envergure y étaient réalisés. Seulement voilà, récemment, différents sondages ont montré qu’il n’était plus possible de travailler au côté des habitants, la résistance des structures et du béton du bâtiment ne le permettant pas. Il faut donc reloger les habitants.
Annie est la première locataire de son appartement. Arrivée en 1974, elle a conscience que son chez-soi nécessite un sacré coup de neuf, mais a peur “qu’ils nous retrouvent un nouvel appartement, mais dans un vieux truc”. Et si l’appartement social que lui proposera, par obligation, le Logement Molenbeekois ne lui convient pas, la septuagénaire aura six mois pour déménager. Mais ce qui inquiète Annie, c’est le prix du déménagement, initialement à sa charge. Sans une famille pour aider, un lift pour descendre ses meubles du quatorzième étage et de l’aide pour préparer ce nouveau chapitre de sa vie, l’addition peut vite compter quatre chiffres. “Pour le relogement, il y aura une intervention sur les trois premiers mois de loyer”, rassure Frédéric Dufour, Directeur général du Logement Molenbeekois. Il s’agit donc d’une sorte de quote-part, plafonné et qui varie selon les revenus du locataire. Et d’assurer que des assistants sociaux seront présents pour accompagner les locataires afin d’identifier leurs besoins.
”Éviter les squats”
Pour l’heure, Annie ne sait ni où, ni quand elle devra déménager. Des facteurs qui se justifient en plusieurs points dans le plan de relogement du Logement Molenbeekois validé par la SLRB. D’abord, les logements sont vidés au fur et à mesure que d’autres logements sociaux se libèrent, ailleurs dans Molenbeek. Une raison purement logistique, mais aussi pour éviter les squats, confie Frédéric Dufour. Le flou persiste également quant à l’avancement des travaux. Dans un premier temps, les moitiés supérieures des deux tours sont vidées, pour le reste, “cela dépendra de l’avancement des travaux”, continue le DG du Logements Molenbeekois. Une étude de faisabilité est à refaire complètement, on ne sait donc pas encore de quelle teneur seront les rénovations. Un deuxième plan de relogement devrait arriver en 2024 pour les étages inférieurs “mais on ne sait pas encore si ce sera début ou fin 2024”.
Pour Annie, qui aurait tout de même préféré “finir ses vieux jours” dans son appartement, il faudra encore attendre.