Procès des attentats de Bruxelles: les fouilles à nu des accusés telles que pratiquées sont illégales
La décision a été rendue ce lundi 13 mars 2023.
Publié le 13-03-2023 à 11h57 - Mis à jour le 13-03-2023 à 12h20
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La cour d’appel de Bruxelles a confirmé, lundi, la décision rendue en première instance au sujet des fouilles à nu avec génuflexions, imposées aux accusés détenus au procès des attentats du 22 mars 2016. Celles-ci sont illégales. L’État belge est enjoint à faire cesser cette pratique, jugée contraire à la Convention européenne des droits de l’homme. La pose de lunettes aveuglantes n’est, elle, plus permise que de manière limitée.
La cour s’est prononcée en référé, comme le premier juge, et a déclaré l’appel de l’État belge contre l’ordonnance rendue par ce premier juge non fondé. Ce dernier avait établi que les fouilles à nu avec génuflexion auxquelles sont soumis les accusés avant leur transfert de la prison vers le Justitia, où a lieu le procès, ne pouvaient pas leur être imposées systématiquement sans raison valable. Elles devaient être justifiées par des indices sérieux d’un danger d’évasion ou d’attaque.
La cour est allée plus loin. Elle estime que la pratique est totalement illégale. “Elle décide que les génuflexions qui sont imposées [aux accusés] pendant les fouilles corporelles pratiquées par les officiers de la police judiciaire lors de leur transfèrement vers le Justitia ne sont pas prévues par la loi du 5 août 1992 sur la fonction de police, invoquée par l’État belge”, a expliqué dans un communiqué la juge Anne Leclercq, porte-parole de la cour d’appel.
”La cour ordonne dès lors à l’État belge de mettre fin à cette pratique qui est contraire à l’article 8 de la Convention européenne des droits de l’homme”, a-t-elle poursuivi.
La cour considère par ailleurs que la pose de lunettes aveuglantes n’est manifestement pas raisonnablement justifiée en dehors des transfèrements des accusés vers le Justitia et au retour vers la prison et elle interdit dès lors d’imposer la pose de ces lunettes aveuglantes à d’autres moments.