Vibrations du métro bruxellois : voici comment la Stib tente de réduire les nuisances (PHOTOS ET VIDEO)
Pour atténuer les vibrations qui exaspèrent les riverains de la ligne de métro 1-5, la Stib accélère le reprofilage des roues. Reportage dans les ateliers.
Publié le 23-02-2023 à 14h21
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”Un grondement qui vient du sol”, se plaint toujours un Auderghemois de la rue de la Molignée. “On dirait un bombardement”, nous racontait récemment une Woluwéenne. Depuis un an, des riverains de la ligne de métro 1-5 dénoncent une augmentation des nuisances liées au passage du métro bruxellois. Des vibrations qui font parfois trembler les verres et courent d’Anderlecht à Woluwe-Saint-Lambert en passant par Woluwe-Saint-Pierre, Molenbeek et Auderghem.
Si la pierre a souvent été jetée sur les nouveaux modèles de trams, ce serait, plus spécifiquement, les roues qui, selon la Stib, causent ces nouvelles nuisances. Les roues des M7, circulant sur la ligne 1 et 5, s’usent plus vite que prévu, s’ovalisent et d’infimes bosses (un demi-millimètre) se forment. Microscopique, mais suffisant pour provoquer des vibrations considérables. “C’est le même principe qu’un 33 tours”, exemplifie Renaud de Saint Moulin, directeur des systèmes de transport à la Stib.
La solution apparaît simple : remplacer le lot de roues défectueuses par de nouvelles… Facilement dit, difficilement fait. “Le modèle et la recette n’ont pas changé. Le constructeur est en train de faire des analyses et n’a pas encore trouvé la solution.” À noter : le fabricant se voit d’ailleurs infligé des pénalités financières en cas de non-roulage des métros. Montant sur lesquels la Stib reste discrète.
Un système de détection des roues problématiques
Dans l’attente d’une solution structurelle, une solution palliative : le traitement des roues. Ce jeudi, la Stib organisait une visite pour montrer le système à la presse, venue en grand nombre. Une des machines à meulage se situe au dépôt Jacques Brel, à un jet de pierre de la Gare de l’Ouest, et déploie une logistique pour le moins impressionnante.
Nuisances du métro à Woluwe, la Stib s’explique, les habitants sceptiques : “c’est notre santé qui trinque”Les métros jugés bruyants sont envoyés sur le “tour en fosse”. Les roues tournent alors sur une sorte de lame qui vient aplatir les bosses génératrices de nuisances et redonner une forme parfaite à la roue.
Or, chaque métro compte 48 roues, et il faut approximativement huit heures pour faire tourner 24 roues. Faites le calcul… La flotte est immense, et l’usure rapide. Afin d’accélérer la cadence, la Stib a mis en place, au début de l’année, un système de détection spécifique des roues problématiques, un dispositif situé à Maelbeek. Ce qui permet de ne traiter que les roues à problèmes, de ne pas toucher aux roues régulières, et dès lors de gagner du temps.
Vibrations du métro bruxellois : voici comment la Stib tente de réduire les nuisances.
Ce système de reprofilage sélectif des roues avait déjà été présenté aux riverains lors des réunions d’information. Certains sont encore catégoriques : les vibrations n’ont pas disparu. “Avec ce système, on s’améliore un peu chaque jour”, assure le responsable transport de la Stib ?
Quant aux fissures dont se plaignent certains habitants ? La position de la Stib ne bouge pas à ce sujet. Selon l’organisme, les vibrations occasionnées ne sont pas de nature à mettre en péril les bâtiments. Un argument que contestent d’emblée certains riverains, et pour qui la bataille juridique ne fait que commencer.