Une enquête interne à la STIB dévoilée: une grande majorité du personnel demande une protection contre le prosélytisme de leurs collègues
Le Centre d’Action Laïque a dévoilé les résultats d’une enquête interne sur la neutralité. La STIB réagit.
Publié le 21-02-2023 à 14h33
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Au sein de la STIB, près de 22 % du personnel déclarent que "des collègues se sont montrés insistants à leur égard pour les faire adhérer à certaines de leurs idées et/ou pratiques religieuses, philosophiques ou politiques” et 76,5 % demandent, dans le cadre de la future politique de neutralité de la STIB, d’être "protégés contre l’influence de collègues en matière d'idées et de pratiques religieuses, philosophiques ou politiques”. C’est ce qui ressort des résultats de l’enquête menée auprès du personnel de la STIB, et dévoilés par le Centre d’Action Laïque. Des chiffres que nous confirme l'organisme de transport.
L’enquête a été menée entre juillet et septembre 2022 auprès de plus de 1300 agents. Un sondage qui fait suite au jugement de 2021. Le tribunal du travail a pour rappel condamné la STIB pour avoir refusé d’embaucher une femme portant le voile islamique. Une décision contre laquelle le gouvernement bruxellois n’avait pas fait appel.
Plus de 60% du personnel contre l'idée de porter des symboles convictionnels
Concernant les signes convictionnels, l’enquête montre que la moitié du personnel se sent à l’aise avec le port de signes chez leurs collègues. Toutefois, une grande majorité, 62,6 % du personnel, préférerait que les signes et vêtements à caractère religieux ne soient pas portés au travail. 55% pensent que le port de signes religieux, philosophiques ou politiques "aura un impact négatif sur l'image de la STIB".
Face à ces résultats, le Centre d’Action Laïque demande une “prise urgente de mesures contre les discriminations et le prosélytisme, dans un contexte où la question des signes convictionnels apparaît comme le symptôme d’un mal bien plus profond”.
Selon la porte-parole de la STIB, cette enquête est “un élément quantitatif important mais ce n’est pas le seul. La STIB avec son partenaire externe a également organisé d’autres actions comme des groupes de discussion, des entretiens individuels, une journée thématique à Flagey réunissant des participants internes et externes à l’entreprise. Tous ces éléments, participent au travail de construction de la future politique de neutralité qui sera proposé prochainement aux organes de gestion”.
Selon l'organisme régional, “l’enquête montre à quel point les questions de convictions et d’expression des convictions sont des sujets sensibles, complexes et qui génèrent des ressentis contrastés. Ce n’est pas pour rien que le législateur a des difficultés à se positionner et que la jurisprudence en la matière est aussi variée”, commente la STIB, qui se dit à la recherche d’une “solution de compromis”. “Le souhait de la STIB est d’aboutir à une solution qui ne sera peut-être pas parfaite mais avec laquelle chaque stibien pourra vivre et travailler sereinement au sein de l’entreprise”.