Grève spontanée des travailleurs d'Aviapartner à Brussels Airport: des retards d'1h30, la grève se poursuit dans l'après-midi

Selon le syndicaliste Björn Vanden Eynde (ACV Transcom), les 50 travailleurs de l'équipe matinale ont décidé de se croiser les bras. En cause: une charge de travail jugée trop élevée, d'une part, et un problème de permis de conduire au sein de l'aéroport, d'autre part.

"Nous ne sommes encore qu'au début des vacances de Carnaval, et la pression est déjà trop élevée", estime-t-il. "L'été dernier, c'était le chaos. Nous craignons que l'été prochain soit pareil. Il y a eu des recrutements, mais la procédure a du retard sur le calendrier. Le métier de bagagiste est un métier difficile, qui n'est pas bien payé et qui demande beaucoup de flexibilité", explique-t-il.

Outre la pression au travail, le syndicaliste pointe le permis de conduire d'application pour les bagagistes au sein de l'aéroport. "Ce permis fonctionne avec des points, qui sont déduits tout le temps sans que les collègues en soient informés", déplore-t-il.

Aviapartner traite les bagages des vols de Tui, KLM, TAP, Iberia et British Airways, entre autres. La compagnie aérienne Brussels Airlines, qui collabore avec le bagagiste Alyzia, n'est pas concernée par la grève.

Quelque 48.000 personnes sont attendues ce samedi à Brussels Airport, contre 60.000 dimanche. L'aéroport conseille aux voyageurs de vérifier sur son site web si leur vol est impacté par l'arrêt de travail d'Aviapartner.

Une réunion des travailleurs est en cours depuis 08h30. Les grévistes espèrent s'entretenir avec la direction sur place. Les travailleurs de l'équipe de l'après-midi chez Aviapartner ont décidé de poursuivre l'arrêt de travail entamé en début de journée par leurs collègues du matin, a indiqué Björn Vanden Eynde (ACV-Transcom).

La direction "abasourdie" par le mouvement de grogne des travailleurs

La direction du bagagiste Aviapartner s'est dite "complètement abasourdie" par l'arrêt de travail observé ce samedi à Brussels Airport. "Nous sommes stupéfaits: une grève lors de la période la plus calme de l'année", a réagi le CEO de la société Philip De Coninck.

Pour le CEO, l'argument de la surcharge de travail est "un non-sens", alors que la période est, à ses yeux, la plus calme de l'année. "La planification du travail et le nombre de personnes prévues en cette période sont largement suffisants et conformes aux normes en vigueur, même s'il est vrai que notre secteur n'est pas à l'abri de soubresauts", a-t-il ajouté. "Nous avons par ailleurs continué de recruter pendant l'hiver".

La direction affirme en outre ne pas avoir perçu de signe de pression plus élevée au travail ces dernières semaines. Un conseil d'entreprise a eu lieu mardi dernier, au cours duquel "aucune question relative au volume de travail n'a été mise à l'ordre du jour", a poursuivi Philip De Coninck.

Syndicats et direction négocient en ce moment une nouvelle convention collective de travail. De nouvelles discussions sont prévues mercredi. Elles porteront notamment sur les primes et la composition des équipes. "Ne pouvaient-ils pas attendre jusque-là?", s'interroge le CEO, qui avait prévu de rencontrer les syndicats vers 10h.

Outre la charge de travail, les grévistes invoquent un problème de permis de conduire à points introduit l'année dernière à Brussels Airport. Avec l'ancien système, Aviapartner était pénalisée en cas d'infraction, mais désormais ce sont les membres du personnel qui sont visés, dénoncent les travailleurs en grève. "Nous connaissons les préoccupations de certains membres du personnel, mais est-ce une raison suffisante pour faire grève, et cela sans consultation préalable?", se demande encore le CEO.

Aviapartner "condamne vivement" l'action spontanée, qui "prend en otage des centaines de passagers qui s'apprêtaient à partir pour des vacances méritées en ce premier jour du congé de Carnaval", ajoute Philip De Coninck.