Une joggeuse de 62 ans agressée, violée et laissée pour morte dans un parc à Laeken: "Elles n’osent plus courir seules, encore moins le soir"
Une longue liste de faits atteste du phénomène criminel des agressions de joggeuses.
Publié le 25-01-2023 à 09h55
La police et le parquet ont lancé un avis de recherche: l’auteur mesure entre 1m80 et 1m85, est de corpulence normale et a les cheveux foncés rasés autour du crâne. Au moment des faits, il portait une chemise blanche, un bermuda gris et des baskets noires à semelles blanches.
L’homme est suspecté d’être l’auteur d’une violente agression sur une sexagénaire dans un parc de Laeken en mai dernier. Alors qu’elle faisait son jogging, la victime a été attrapée par un individu qui l’a frappée et l’a étranglée jusqu’à ce qu’elle perde connaissance avant de la violer. Ce matin-là, dans le parc L28, près de son domicile, elle a été attrapée par un homme qui l’a ensuite étranglée avec ses écouteurs. Les images montrent l’agresseur en train de frapper la sexagénaire alors qu’elle est au sol, inconsciente. L’homme la traîne ensuite un peu plus loin pour la violer.
Une longue liste de faits atteste du phénomène criminel des agressions de joggeuses. L’un des cas les plus marquants des dernières années aura été celui de Wivinne Marion, violée et assassinée par Xavier Van Dam, condamné à la perpétuité en octobre 2021. La victime, une pédiatre de 42 ans, mère de deux enfants de 13 et 9 ans, était partie le matin du 1er novembre 2018 faire son jogging matinal à Boninne (Namur).
Dans le monde du jogging, la prise de conscience des risques à pratiquer sa passion est réelle. Antonio Rizzuto est le président des Amis de joggeur de Saint-Ghislain. Lui, ses membres et toute une région ont connu une phase de psychose, il y a quelques années. En 2014, une joggeuse avait été violemment agressée dans le bois de Baudour, une section de la commune. Un promeneur a trouvé son corps gisant à quelques centaines de mètres de l’orée du bois. La dame avait été violemment agressée au niveau du crâne à l’aide d’un objet contondant puis abandonnée sur place par son agresseur. Aujourd’hui encore, aucun suspect n’a pu être appréhendé.
La victime est un membre proche de la famille d’Antonio : "Elle garde des séquelles. Elle vient seulement de recevoir l’autorisation des médecins pour recourir. Mais elle les fait sur tapis roulant, chez elle. À l’extérieur, elle n’osera plus."
Le temps a passé, la psychose s’est estompée mais la vigilance accrue reste: "Pour la plupart, nos filles ne courent plus seules Et en été, elles évitent le soir."
Hélène Allard est coach en course à pied à Bruxelles, pour Run for Fit. "Je ne cours jamais seule dans les parcs. Au Cinquantenaire, tous les ans, il se passe des trucs. Et le soir, je n’emprunte que des endroits lumineux, que l’Avenue de Tervueren en l’occurrence. J’encourage toujours les filles à avoir un rendez-vous avec d’autres. À deux, elles sont tout de même plus fortes même si ce sont des femmes. J’ai déjà demandé aux autorités qu’il y ait plus d’éclairage dans les parcs. En gros, on m’a répondu qu’il ne fallait plus courir le soir."
"Ce qui intervient n’est pas le sexe, mais le besoin d’exercer un pouvoir de vie et de mort sur quelqu’un qui, à un moment donné, tous les éléments étant réunis, est vulnérable. C’est un sentiment très enivrant, très fort. Et si la victime est violée, ce qui n’est pas toujours le cas, le sexe est alors utilisé comme outil de pouvoir" expliquait, dans la DH du 6 novembre 2018, le Dr Danièle Zucker, docteur en psychologie clinique, spécialiste belge en analyse du comportement criminel.
Pour tout renseignement concernant l’agression de Laeken, veuillez contacter la police au numéro gratuit 0800 30 300 ou par e-mail avisderecherche@police.belgium.eu