Le cofondateur du Fuse dépité : “en cas de réponse défavorable dans 15 jours, soit nous arrêtons le Fuse soit nous déménageons”
Thierry Coppens assure avoir tout mis en œuvre pour éviter les nuisances sonores. “Nous avons proposé de racheter le bâtiment, nous avons fait pour 200 000 euros de travaux, etc. Sans succès”
Publié le 13-01-2023 à 17h27
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Le cofondateur du Fuse Thierry Coppens est dépité. Après deux ans de fermeture à cause de la crise Covid, il doit refermer les portes de son établissement huit mois à peine après avoir rouvert. “Cela fait plusieurs années que ce dossier traîne. Nous savions qu’il y aurait un souci tôt ou tard mais nous ne nous attendions pas à un ordre de fermeture immédiate”, commente-t-il. “Nous avions reçu des PV de Bruxelles-Environnement à plusieurs reprises au sujet de cette infraction, que nous ne nions pas évidemment. À chaque fois, l’administration régionale demandait ce qu’on allait encore faire. Mais nous avons examiné toutes les pistes. J’ai tout de même l’impression que cette décision est disproportionnée. Nous n’avons pas été consultés.”
Le conflit avec le voisin immédiat de la discothèque ne date en effet pas d’hier. La première plainte du voisin remonte à 2014. “Cette personne a acheté la maison mitoyenne en 2012. Une fois les travaux terminés, il s’y est installé et a très rapidement porté plainte contre les nuisances sonores. Nous lui avons proposé de racheter son immeuble, de le louer, de le dédommager. Nous avons réalisé de gros travaux d’isolation – environ 200 000 euros. À plusieurs reprises. Mais il est impossible de respecter les normes imposées par la Région bruxelloise. Nous avons vraiment tout tenté mais rien n’y a fait. Nous ne sommes pas arrivés à nous entendre”, déplore le cofondateur du Fuse. “Nous avons trouvé des terrains d’entente avec nos autres voisins mitoyens, pas avec lui. Il est beaucoup plus intransigeant. Avec les autres voisins, nous avons toujours trouvé des solutions. C’est vraiment malheureux qu’une seule personne puisse mettre un tel monument en péril.”
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Selon lui, limiter le bruit à 95 dB (A) comme l’exige Bruxelles Environnement est impossible. “Rien qu’avec 800 personnes dans la salle, sans la musique, nous dépassons cette norme. De manière générale, la législation bruxelloise sur le bruit ne permet pas à un club d’avoir des voisins mitoyens. Les normes de bruit sont systématiquement dépassées.”
Et maintenant ? Quid si le collège d’environnement – qui doit rendre un avis dans théoriquement quinze jours – valide l’imposition des normes de bruit et la fermeture à 2h du matin de l’administration régionale ? Thierry Coppens voit deux options. “C’est compliqué. Soit nous arrêtons le Fuse soit nous déménageons. Cette dernière option prendra du temps. On ne peut pas déménager du jour au lendemain.”
Un changement de législation constituerait “une solution à long terme”, poursuit-il. Tandis qu’à court terme, Thierry Coppens espère que l’administration tiendra compte de l’importance culturelle et socio-économique du Fuse (10 personnes y travaillent en semaine, 80 le week-end) et du fait que la plainte émane d’un voisin qui s’est installé à côté d’une discothèque en toute connaissance de cause. “L’idéal serait de trouver un compromis mais c’est à l’administration de voir ce qu’elle peut faire, dans le cadre de la législation.”