Viol à l’ULB, parents et étudiants manifestent pour plus de sécurité sur les campus : “l’ULB a une responsabilité”
Suite au viol commis sur le campus de la Plaine le 28 décembre, les parents de la victime et 200 étudiants manifestaient pour réclamer plus de sécurité, et pas que sur les campus bruxellois.
Publié le 10-01-2023 à 22h07 - Mis à jour le 11-01-2023 à 07h14
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Beaucoup, beaucoup de tristesse encore ce mardi soir sur le campus de la Plaine de l’ULB. Et une tristesse couplée à la colère, colère contre l’Université Libre de Bruxelles. “L’ULB a une responsabilité, rappelait le père de la jeune fille violée le 28 décembre sur le campus universitaire. Quand je suis venu sur les lieux la semaine dernière, il n’y avait pas d’halogènes allumés comme ce soir.”
Pour rappel, le 28 décembre dernier, une étudiante de 21 ans était violée sur le campus de l’Université alors qu’elle se rendait à son sport après une journée d’étude. Dans son témoignage dans les colonnes de La Dernière Heure, le père accablait déjà l’ULB “qui n’assure pas la sécurité de ses étudiants. En effet, le campus de la Plaine a déjà fait l’objet de plusieurs dénonciations par d’autres étudiants qui s’inquiètent du manque de sécurité et du risque d’agressions”.
Pas de pression étudiante, pas d’action
Après la prise de parole par les parents de la victime, plusieurs militantes se sont succédé, afin de mettre l’ULB face à ses responsabilités. Le cercle féministe de l’Université demandait à l’ULB de prendre des dispositions “face à ce système de discriminations et de violences qui règne sur le campus”. Et de “condamner l’instrumentalisation de nos luttes pour instaurer un système de surveillance”. En clair : établir un vrai dispositif de prévention, afin d’éviter que des agressions ne se reproduisent avant tout.
La présidente de la FEF (Fédération des Étudiants Francophones) pose un constat sans ambages : à Bruxelles ou ailleurs, “la lutte contre les violences sexuelles dans les milieux étudiants n’est pas une priorité du politique”, et rares sont les établissements qui prennent les devants. “Les universités sont plus grandes, donc ont plus de moyens et ont plus facile. Mais rien n’est homogène. Il y a eu une circulaire qui est sortie, mais sans moyens, sans obligation, ce n’est pas un décret. Donc rien n’est fait.” La jeune présidente du syndicat étudiant déplore que ce soit aux étudiants à se mobiliser pour mettre la pression sur les pouvoirs scolaire et politique afin d’espérer du changement, “alors que c’est à la ministre d’agir, c’est sa responsabilité”.
Le rassemblement s’est clôturé par une chaîne humaine dont chaque maillon allumait une lampe de poche pour ramener de la lumière sur le campus.