«Maxi-prison, maxi-injustice»: des tags dans Bruxelles contre la prison de Haren «qui vise toujours les mêmes classes populaires et racisées» (photos)

Des tags contre la prison de Haren et la politique carcérale belge ont été peints cette nuit du 18 octobre 2022 sur des murs de diverses institutions à Bruxelles.

La Rédaction de L'Avenir

Des militants ont placardé le message "Maxi-prison, maxi-injustice" sur plusieurs bâtiments bruxellois, cette nuit du 17 au 18 octobre 2022. Ils protestent ainsi contre l’ouverture de la prison de Haren, village pénitentiaire flambant neuf où doivent être transférés les détenus des prisons de Forêt et Saint-Gilles. Visés: SPF Justice, Régie des bâtiments et B2AI, l’un des bureaux d’architectes ayant travaillé sur les plans.

Les militants à l’origine de ces tags dénoncent "la rhétorique humaniste" qui entoure le projet, arguant d’une "détention et un internement dans des conditions humaines". Selon les activistes, ce discours "détourne notre regard des intérêts pseudo-publics et privés que ce projet sert".

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Concernant l’argument humaniste, les militants assurent que "la maxi-prison de Haren permet toujours plus de déshumanisation, notamment car tout sera automatisé: elle fonctionnera avec des badges et des caméras à reconnaissance faciale, ce qui restreindra fondamentalement le contact humain, tant entre détenu.es qu’avec les gardiens. La localisation, difficile d’accès, contribue à isoler les détenu.es de leurs familles, leurs proches ainsi que le tissu associatif qui les soutient".

La critique porte aussi sur "la volonté de fermer les prisons vétustes pour les remplacer par celle de Haren" qui "n’est déjà plus d’actualité: la prison de Berkendael sera finalement transformée en maison de détention, et certaines ailes de Saint-Gilles resteront en activité jusqu’au moins 2025". Et d’asséner: "la politique pénale et carcérale des autorités vise à remplir toujours davantage les prisons, plutôt qu’à les vider. L’État belge s’enfonce dans une politique répressive, qui vise toujours les mêmes personnes, venant des classes populaires et des classes racisées".

Les opposants reviennent encore sur le partenariat public-privé qui engage l’État belge pour 25 ans envers le consortium Cafasso. "Il empêche un changement de cap politique (telle qu’une sortie du désastre carcéral). Or, l’enfermement et les technologies sécuritaires sont un marché rentable auquel les entreprises ne sont pas près de renoncer".

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