Pas de chaufferettes en terrasse cet hiver à Bruxelles? «Personne n’y pensait»
Le gouvernement veut interdire les chaufferettes en terrasse cet hiver. Au vu des prix de l’énergie, aucun restaurateur ne songeait à les allumer.
- Publié le 07-10-2022 à 12h21
- Mis à jour le 07-10-2022 à 12h22
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Le député libéral Geoffroy Coomans de Brachène interpellait cette semaine le ministre de l’Environnement bruxellois, Alain Maron (Écolo) sur la question des chaufferettes souvent installées en terrasse des cafés l’hiver. Ces dernières années, rappelle le député d’opposition, les tenanciers de bars et cafés étaient invités à investir dans ces chaufferettes afin de pouvoir ouvrir leurs terrasses, et accueillir de la clientèle tout en respectant les règles sanitaires.
Cet hiver, la donne a changé. La crise sanitaire a laissé place à la crise énergétique. "Les clients connaissent la situation, et n’ont pas l’audace de nous demander d’allumer les chaufferettes", commente Mathieu Léonard, administrateur et trésorier de la fédération de l’Horeca de Bruxelles. L’an dernier, il a investi 12 000 euros dans des dispositifs pour réchauffer sa terrasse, qu’il avait prévu d’amortir sur cinq ans.
Seulement voilà, dans sa réponse à Geoffroy Commans de Brachène, Alain Maron annonce que "le gouvernement a acté le lancement de consultations et de concertations sur plusieurs mesures de sobriété visant à économiser l’énergie. Dans ce contexte […] l’impact environnemental et énergétique des terrasses chauffées est à prendre au sérieux. Ainsi, l’une des mesures proposées vise à interdire l’utilisation de chaufferettes dans l’espace public." Dans les faits, aucune décision radicale pour l’instant, mais on pourrait donc s’approcher d’une interdiction. L’occasion d’entamer une discussion sereine à propos de ces chaufferettes qui, pour la plupart, sont en infraction urbanistique.
Pour une aide à l’énergie verte
Pour le restaurateur de Woluwe-Saint-Pierre, "c’est un débat qui n’a pas lieu d’être." Pour la simple et bonne raison que ni lui ni ses concurrents n’ont actuellement les moyens d’allumer ces petits obus énergétiques.
Mais ce n’est pas pour autant qu’il n’a rien à dire. "Alain Maron parlait d’une concertation avec le secteur sur la question, ce n’est pas le cas pour l’instant." Le commerçant reste cependant ouvert au débat, notamment concernant les aides que le secteur pourrait recevoir. "Il faut soutenir ceux qui sortent d’une crise et rentrent dans une autre. […] Avec des prix d’énergie qui vont être multipliés par 3,5 ou 4, la Région ferait bien de nous aider à nous fournir en énergie verte."