Tour Dockside à Molenbeek: le PTB accuse la majorité de faciliter l'accès au permis
Le PTB et Inter-Environnement Bruxelles accusent la commune de ne s'opposer au projet que par intérêt électorialiste
- Publié le 22-07-2022 à 11h37
- Mis à jour le 22-07-2022 à 11h38
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Qui est réellement contre le projet de la tour Dockside, ce projet de tour de logements installé le long du canal, à Molenbeek?
Si les citoyens, les associations de défense de l’urbanisme, l’opposition et la majorité ont déjà manifesté leur inquiétude sur plusieurs points du projet, le PTB et Inter-Environnement Bruxelles accusent les socialistes et écologistes molenbeekois de ne s’opposer au projet qu’en façade. Explications.
L’enquête publique pendant laquelle citoyens et riverains pouvaient soumettre leurs remarques à la commune. C’est sur ces remarques notamment que devait se tenir la commission de concertation, censée rendre un avis (favorable, sous-conditions ou défavorable) sur le projet. Cette commission est composée de trois représentants de la commune les deux socialistes Amet Gjanaj (échevin de l’urbanisme) et Jef Van Damme (échevin des travaux publics) et du libéral Olivier Mahy (échevin de l’urbanisme). Pour représenter la Région et ses administrations: deux représentants d’Urban.Brussels, dépendants du socialiste Pascal Smet, et un représentant de Bruxelles-Environnement, dépendant de l’écologiste Alain Maron.
Avis majoritaire ou minoritaire?
Sur la 31e page de l’avis émis par la commission, il est indiqué que l’avis des représentants de la Direction de l’Urbanisme (Urban), de la Direction du Patrimoine Culturel (Urban) et de Bruxelles Environnement est favorable. Trois pages plus loin, on lit que la commune de Molenbeek n’a pas changé d’avis et remet un avis défavorable, mais il est également mention que l’avis est minoritaire. En bref, qu’il compte moins que celui de la Région. “Il n’y a pas d’avis favorable au final. C’est un avis partagé”, assure Amet Gjanaj. Quant à la notion de “minoritaire”, “c’est une coquille, un terme malheureux”, assure l’échevin, affirmant que correction serait faite au plus vite.
Pour Mohamed Benzaouia d’IEB, “c’est du pur enfumage, si la commune voulait vraiment empêcher le permis, elle aurait bloqué la commission”.
Une question de délai
Le chef de file communiste, Dirk De Block, amène une autre question. Il explique s’être renseigné auprès de la commune concernant l’avis de la commission, deux jours après le délai légal qui est initialement de 45 jours après la fin de l’enquête publique, et dénonce le fait que l’avis n’avait pas été publié, et n’était pas consultable. De Block convoque la loi CoBAT stipulant qu’à “défaut d’avis de la commission de concertation dans le délai de quarante-cinq jours […], l’instruction de la demande se poursuit sans qu’il doive être tenu compte de l’avis émis au-delà de ce délai”.
Le leader de la gauche radicale molenbeekoise tient la commune responsable de ce retard, car elle préside la commission. “Au cas où l’avis n’a plus aucune valeur officielle, il risque d’être plus dur pour les citoyens de faire valoir leurs droits. Si c’est le cas, poursuit Dirk De Block, la commune porte une lourde responsabilité envers les riverains.”
Amet Gjanaj comme son administration soutiennent que tout a été fait dans les temps, et garantit également que la commune déposera un recours dès que la Région aura accordé le permis, ce qui aura pour conséquence de suspendre la procédure.
Le PTB déposera également une motion en ce sens, et annonce vouloir se concerter avec la société civile pour introduire des recours au Conseil d’État.