Accusations de harcèlement chez Filigranes: un dossier ouvert en justice
L’auditorat du travail de Bruxelles a décidé d’ouvrir un dossier concernant la librairie Filigranes, à la suite de plaintes auprès de la caisse d’assurance sociale Securex pour harcèlement, a confirmé vendredi soir Fabrizio Antioco, porte-parole de l’auditorat.
- Publié le 01-04-2022 à 19h52
- Mis à jour le 01-04-2022 à 19h53
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"Un dossier a été ouvert d’office par l’auditorat du travail de Bruxelles, qui a été très interpellé par les témoignages de certains travailleurs dans la presse et par la plainte collective qui a été déposée auprès de la caisse d’assurance sociale", a déclaré Fabrizio Antioco, selon une information de La Libre Belgique.
"Ce dossier porte sur le respect de la loi du 4 août 1996 sur le bien-être au travail et pas, en tout cas pas pour l’instant, sur des faits de harcèlement moral et harcèlement sexuel", a précisé le magistrat. "Il se pourrait que l’enquête soit étendue à d’autres aspects, en fonction des vérifications que l’on va faire. L’enquête pourrait aussi être étendue en cas de plainte pénale de travailleurs", a-t-il ajouté.
Une plainte collective signée par 48 employés de la librairie Filigranes, située avenue des Arts à Bruxelles, a été déposée auprès de la caisse d’assurance sociale Securex, à la cellule psychosociale en charge de la protection du bien-être au travail, avait annoncé le 25 mars dernier BX1. La plainte accuse le créateur de la librairie, Marc Filipson, de harcèlement moral et sexuel. Elle fait état d’heures supplémentaires qui, parfois, ne peuvent être ni récupérées ni payées, de changements d’horaires en dernière minute, de contacts répétés en dehors des horaires de travail, d’une surveillance par l’utilisation de carte pour accéder au logiciel de gestion, d’un manque de personnel, etc.
Les plaignants ont aussi précisé que cinq personnes sont parties en burn-out sur les six derniers mois à cause notamment du comportement de M. Filipson, décrivant des coups de colère, des insultes, des intimidations, une incohérence dans les consignes, des remarques concernant la tenue vestimentaire ou le physique des employés, des contacts physiques non souhaités, etc.
Dimanche, Marc Filipson a annoncé qu’il allait "faire un pas de côté" et lancer le recrutement d’un nouveau directeur pour la librairie, quelques jours après un "orage médiatique" au cœur duquel se trouvent Filigranes et lui-même, selon son propos. Il a également tenu à présenter ses excuses à tous ceux qu’il a pu heurter ou blesser, "en cause: mon style de management et un certain nombre de mauvaises habitudes et comportements qui rendent difficile la vie professionnelle de mes collaborateurs", a-t-il dit. "Je n’avais pas réalisé que mon attitude pouvait provoquer tant de souffrances chez certains, et j’en suis absolument désolé", a-t-il ajouté.