La ministre bruxelloise de la Mobilité Elke Van den Brandt flingue Villo!
« L’évolution technologique remet également en cause le système de stations tel que proposé par Villo ! », assure l’élue Groen hier au parlement bruxellois.
- Publié le 30-03-2022 à 14h34
- Mis à jour le 30-03-2022 à 14h35
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"Le bilan eVillo de ces derniers mois ne répond, en effet, pas à nos attentes." La ministre bruxelloise de la Mobilité Elke Van den Brandt n’a pas été tendre avec la société JCDecaux hier en commission Mobilité. En réponse à une question de la députée MR Charlotte d’Ursel, l’élue Groen a remis en cause l’essence même du service Villo! mais aussi et surtout le type de contrat signé entre le gouvernement bruxellois et le publicitaire français.
"Nous ne nous fermons pour l’instant aucune porte mais nous devons constater que la plupart des systèmes récents de vélos partagés ne sont plus financés par la publicité. L’évolution technologique remet également en cause le système de stations tel que proposé par Villo!. Le free-floating n’est cependant pas forcément la panacée et l’on observe l’émergence de systèmes hybrides avec des zones équipées de stations (physiques ou virtuelles sous forme de drop-zones) et des zones de free-floating", a-t-elle commenté.
Moins d’une fois par jour
A titre d’exemple, le taux de rotation des Villo! sur le dernier semestre 2021 était de 0,6. En clair, chaque Villo! sortait moins d’une fois par jour… Villo! reste néanmoins le vélo en libre service le moins cher et le plus accessible (19 communes) du territoire régional.
Les heures (ou plutôt les années vu que le contrat court jusqu’en 2026) sont-elles comptées? "Quel que soit le modèle qui sera retenu, nous souhaitons une meilleure intégration entre le transport public et les vélos partagés. Il nous semble également indispensable de diminuer la durée des concessions pour pouvoir faire évoluer plus rapidement le système qu’actuellement où la durée de 15 ans de la concession s’avère être un obstacle à l’innovation."
Batteries
Pendant dix mois, JCDecaux n’a pas déployé ses vélos électriques dans la région-capitale pour un problème de batterie, résolu depuis.. hier. Le gouvernement demandait une compensation (la réduction du contrat de dix mois par exemple ou des pénalités financières) mais, de son côté, il a traîné dans la délivrance des permis pour l’installation de panneaux publicitaires digitaux, certaines communes n’ayant pas non plus joué le jeu.
La ministre de la Mobilité a encore pointé le contrat d’origine de 2008 et son avenant 3 de 2018 introduisant eVillo, "tous les deux rédigés en termes fort généraux, qui ne permettent pas à la Région de contraindre JCDecaux à augmenter la qualité de ses services. Dès l’origine, le contrat pouvait générer des éléments de discussion entre la Région et l’opérateur".
Quoi qu’il en soit, les conditions de fin de contrat sont prévues par le contrat. "Soit JCDecaux ne respecte pas l’une de ses obligations substantielles. Dans ce cas, ce serait à JCDecaux d’indemniser la Région. Soit la Région peut mettre fin à la concession pour des raisons d’intérêt public. Dans ce cas, une indemnité serait à payer à JC Decaux."