Camps de Roms à Schaerbeek: l’expulsion prévue pour bientôt
Près de 90 personnes seront expulsées d’un terrain de la Régie fédérale.
- Publié le 28-02-2022 à 19h56
:focal(458.5x314:468.5x304)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/ADMHQSRJD5F4JAIQRYKQ6YTZBQ.jpg)
C’était le petit caillou dans la chaussure qui, faute d’une mauvaise coordination entre les institutions, s’est révélé gênant. À la sortie de l’E40, à Schaerbeek, un camp de Roms s’est installé sur un terrain de la Régie des bâtiments, gérée par le fédéral.
Naveed, un occupant du foyer schaerbeekois bordant le campement assiste aux conséquences de l’absence d’une bonne coordination entre les institutions. "Les Roms sont arrivés avant l’été, il y a quatre ou cinq mois", il a assisté à l’explosion démographique du camp. En quelques semaines, le camp est passé de trois cabanes à 17 aujourd’hui, pour 80 à 90 personnes.
Au début de la discorde, une cohabitation difficile entre habitants des logements sociaux et les Roms. "On n’est pas contre eux, ce sont des humains avec des besoins comme nous, on est contre ce qu’ils font", développe Zohra, la voisine de Naveed. Zohra raconte que les Roms coupent le bois présent sur le terrain pour se chauffer, mais les odeurs de combustion l’empêchent de respirer convenablement, elle a dû bloquer l’arrivée d’air pour s’en acquitter.
La date d’expulsion non communiquée
Depuis le début de l’année, les habitants du foyer Schaerbeekois se sentent oubliés par les autorités, alors, ils ont monté une pétition. La situation commence à faire réagir aussi au politique, "l’État fédéral fait de ces familles des citoyens européens de seconde zone voués à l’errance dans des conditions d’hygiène déplorables. Nous avons demandé à plusieurs reprises à la Régie fédérale des bâtiments d’agir pour faire cesser le trouble", s’agaçait la bourgmestre f.f Cécile Jodoigne (DéFI) auprès de La Capitale.
Appel entendu, puisque la Régie fédérale a, par le biais judiciaire, obtenu un avis d’expulsion qu’elle compte faire appliquer, sans pour autant dire quand. Peu après l’arrivée des occupants, le cabinet d’Alain Maron, chargé de l’Action Sociale au sein de la Cocof, a demandé aux associations "Diogènes" et "Le Foyer" d’intervenir sur place, et confirme que le rapport s’établit petit à petit.
Pour la Régie fédérale, "le plus important, c’est que le terrain soit libéré", l’organisme public explique vouloir "prendre l’aspect humain en compte" et a attendu la fin de l’hiver pour entamer les démarches d’expulsion. Néanmoins, "aucun projet précis" n’est dans les plans du terrain pour le moment.