Kougere: «Je veux aider le Brussels à viser plus haut»
Max Kouguere est la belle pioche de fin de mercato au Brussels. Mais le Centrafricain devra encore attendre un peu avant d’aider ses nouveaux coéquipiers.
- Publié le 29-09-2021 à 07h21
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Une aubaine pour le Phoenix Brussels. C’est en ces termes que l’on pourrait qualifier le transfert de Max Kouguere (34 ans et 1,98 m), qui a rejoint la capitale belge vendredi dernier. L’arrivée de ce robuste ailier centrafricain a été actée pour pallier l’absence de Pavle Djurisic, la pépite monténégrine découverte la saison dernière, opéré des ligaments croisés durant la préparation d’avant-saison et indisponible pour de longs mois. Pour le remplacer, la direction bruxelloise a pu mettre la main sur un joueur ayant évolué durant dix années en ProA en France. Ce qui en dit long sur les qualités de celui qui se décrit comme «un joueur physique et athlétique pouvant amener de la dureté en défense tout comme du shoot extérieur. Et cela aussi bien sur les postes 3 et 4.»
En l’observant lors de son deuxième entraînement avec le groupe ce mardi, on a vite compris aussi que son expérience et sa présence vocale en feront l’un des leaders de l’équipe sur le terrain et en dehors. «C’est aussi pour ça que je suis ici. J’ai dû consentir quelques sacrifices financiers par rapport à mes anciens contrats mais je trouvais le challenge sportif intéressant. J’étais habitué à des plus petits rôles en France. À mon âge, je veux penser à jouer pour prendre du plaisir tout en tenant un rôle plus important. Mon leadership est quelque chose d’assez naturel. Et je compte bien m’en servir pour aider l’équipe à viser plus haut dans le tableau.»
Ce ne sera pas pour tout de suite car son permis de travail n’étant pas encore validé, il devra suivre le match à Mons depuis le banc comme ce fut déjà le cas ce week-end lors des rencontres à domicile face à Ostende et Alost. De quoi néanmoins déjà pouvoir juger du niveau belge.
«Après la lourde défaite face à Ostende (51-105), je me suis demandé où j’étais », plaisante-t-il dans un éclat de rire. «Mais la victoire face à Alost deux jours plus tard a rassuré tout le monde. L’équipe a retrouvé son fighting spirit, ce qui avait cruellement manqué contre Ostende, dont le niveau est comparable à celui des équipes de play-off en France.»
Expatrié en France à 19 ans et vainqueur d’un concours de dunks
Hormis une saison à Genève en Suisse (2010-11), une autre à Manresa en Espagne (2013-14), et une petite pige en Tunisie il y a quelques mois, Max Kouguere a joué durant toute sa carrière pro en France. «C’est donc sympa de pouvoir à nouveau découvrir un autre championnat. D’être confronté à différentes cultures et styles de jeu.»
Sa famille, elle, est restée vivre à Monaco. «La France est devenue mon pays d’adoption. Je le dois à mon cousin. C’est lui qui, lorsque j’avais 17 ans, a détecté mon potentiel et m’a poussé à m’entraîner dur pour m’améliorer. Il a ensuite endossé le rôle d’agent pour me permettre de rejoindre l’étranger à 19 ans. J’ai reçu des invitations de plusieurs universités américaines, mais je me suis fait voler mes papiers en allant à Kinshasa pour régler mon visa. Le temps de tout remettre en ordre, j’ai reçu une proposition de contrat stagiaire pour rejoindre le centre de formation de Gravelines. Et c’est comme ça que j’ai finalement atterri en France où j’ai ensuite signé mon premier contrat pro.»
Il ne tarde d’ailleurs pas à se faire remarquer en remportant le concours de dunks au All Star du championnat de France en 2008. «C’est un joueur pro qui m’a conseillé de m’inscrire en me voyant dunker après un entraînement. J’en ai parlé avec mon agent et j’ai eu la possibilité d’aller effectuer un test à Paris. J’ai été retenu et j’ai donc fini par gagner le concours!»
Peut-on dès lors s’attendre à le voir claquer quelques dunks sur les parquets belges? «Je reste un joueur athlétique et cela fait encore partie de mon jeu même si c’est évidemment moins fréquent maintenant. Avec l’âge, je dois penser à économiser mes genoux. (rires)»
Capitaine de la sélection nationale
Depuis 2015, Max Kouguere est le capitaine de la sélection nationale de la République Centrafricaine avec laquelle il a déjà participé à sept championnats d’Afrique des nations. «Depuis mon arrivée en sélection, je n’ai jamais manqué une compétition. C’est très important pour moi de représenter mon pays et le basket africain. Le niveau monte de plus en plus au sein du continent. Le Nigéria a par exemple battu les États-Unis en préparation aux JO cet été. Preuve que les pays africains prennent de l’ampleur sur la carte du basket.»
Et les clubs aussi depuis la création la Basketball Africa League, lancée en 2020 avec le soutien de la FIBA et de la NBA. Une sorte de Ligue des champions des clubs en Afrique. «J’ai pu assister à quelques matchs l’année passée et le niveau y est très bon. Je ne cache d’ailleurs pas qu’un de mes objectifs est de participer à cette compétition plus tard. Ce sera aussi ma manière de contribuer encore à l’évolution du basket-ball africain. Une équipe centrafricaine va participer aux prochaines qualifications. Si elle parvient à y accéder, c’est sans doute là que jouerai par la suite…»
Pour le plus grand bonheur du peuple local. «Dans mon pays, le basket est plus populaire que le foot. Quand je rentre, les gens me reconnaissent et m’interpellent parfois pour me demander un autographe ou une photo. Parfois, au restaurant, on insiste pour payer mon addition. On se sent aimé et c’est ça aussi qui me pousse chaque fois à défendre les couleurs de mon pays.»