Une cure de jouvence pour le rail
Une enveloppe exceptionnelle de 365 millions€ sera allouée au rail dans le cadre du plan de relance. Pour quelles améliorations concrètes? On fait le point.
Publié le 29-04-2021 à 19h23
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Pour relancer la machine économique, le fédéral a décidé d'allouer 365 millions d'euros au rail, «soit un quart des moyens fédéraux du plan belge», se réjouit le ministre de la Mobilité, Georges Gilkinet. Parce que l'investissement dans le rail a été trop longtemps négligé. Or, le train doit être au cœur de la mobilité de demain.» Mais de quoi parle-t-on exactement? Les grandes lignes de ces investissements ferroviaires se déclinent en plusieurs points.
1.Accessibilité
Plusieurs gares du pays se transformeront, rapidement, en gares autonomes. Pour ce faire, elles devront répondre à plusieurs critères. Il s’agira notamment de présenter un accès sans obstacles à toutes les plateformes (ascenseurs ou rampes), de disposer d’un nombre suffisant de places de stationnement pour les personnes en situation de handicap moteur ou encore de garantir la présence de lignes de guidage pour les personnes malvoyantes.
«Précisons que l'idée d'accessibilité ne concerne pas uniquement les personnes en situation de handicap. L'un des objectifs consiste aussi à avoir des quais adaptés, d'une hauteur standard de 76 cm. Il est clair que cela facilitera aussi le déplacement en train d'une maman avec une poussette ou d'une personne avec une jambe dans le plâtre, par exemple», précise Benoît Ramacker, porte-parole du ministre. Pour l'heure, 78 gares sont déjà accessibles de manière complètement autonome en Belgique. D'ici la fin de la législature, en 2024, il y en aura 132. Côté wallon, les gares de Barvaux, Dinant, Fexhe-le-Haut-Clocher et Marche-en-Famenne devraient déjà bénéficier de ces améliorations en 2021. Suivront les gares d'Eupen, Fleurus, et Louvain-la-Neuve en 2022; Ans et Visé en 2023; ainsi que Huy, Luttre, Verviers-Central, Tubize et Waremme en 2024.
2.Intermodalité
Un vaste plan trains-vélos est également en préparation avec la SNCB. L’objectif? Favoriser le transport multimodal, qui permettra notamment de passer facilement du vélo au train (abris de vélos, vélos partagés, etc.). Ce projet devrait être rendu public au mois de juin.
3.Traversée de Bruxelles
Dans le viseur du fédéral, il y a aussi l'amélioration de la traversée et de la desserte urbaine de Bruxelles. «On sait qu'à Bruxelles, le problème, c'est la jonction Nord-Midi, car il y a énormément de trains qui passent par là. En travaillant sur la digitalisation du trafic, ce qui sera un des projets d'Infrabel, on va pouvoir améliorer la gestion du trafic et donc mettre davantage de trains.» Il s'agira, par ailleurs, d'exploiter les deux voies de chemin de fer à l'est et à l'ouest de Bruxelles. «En faisant passer davantage de trains sur ces voies, cela permettra de désengorger la jonction Nord-Midi.»
4.Tickets
La mise en place d’une plateforme en ligne devrait également permettre au voyageur de passer, facilement, d’un transport en commun à un autre, quelle que soit la société de transport.
5.Réseau performant
Le réseau ferroviaire souffre de sous-investissements chroniques dans le renouvellement de son infrastructure. Ce faisant, plusieurs composantes (rail, caténaires, traverses, etc.) arrivent en fin de vie à différents endroits du réseau. Des ponts et tunnels sont également en mauvais état. Pour le voyageur, les conséquences très concrètes de ces manquements sont des ralentissements de la vitesse de circulation et des défaillances techniques régulières, ce qui impacte la ponctualité des trains. Il faudra dès lors revoir la copie en boostant les investissements dans les fondamentaux du réseau existant, afin de le rendre plus performant.