USA 2020, J-8 | Un Belge du Minnesota: «Donald Trump est apprécié pour ce qu’il a mis en place»

Quand il s’est envolé pour les États-Unis, il y a vingt-deux ans, le Bruxellois Jean-Paul Rasschaert et sa famille se sont établis au Minnesota. Pas par hasard (cf. ci-dessous).

L'État se porte très bien: «Le taux de chômage avant l'éruption de la pandémie du Covid-19 se montait à seulement 2,6%; il est aujourd'hui de 5,4%». Et si, comme partout, le virus «a affecté l'économie, la reprise est solide», analyse-t-il.

Duel

L'élection présidentielle y suscite aussi un vif intérêt. Et Jean-Paul Rasschaert la voit comme un duel entre «le libéralisme économique pratiqué sous le président actuel, et une économie plus dirigée avec son adversaire démocrate».

Mais encore? «Donald Trump a structurellement diminué les taxes des ménages et des entreprises et il a "propulsé" l'économie américaine avec des taux de chômage extrêmement bas. Donald Trump a également fortement favorisé l'économie américaine en se dégageant des avantages accordés par les administrations précédentes à la Chine.»

Modèle européen

En face, «Joe Biden veut revenir sur la diminution des taxes décidée par Donald Trump. Il propose d'étendre à tous le Medicare (N.D.L.R.: l'assurance médicale instaurée par Barack Obama). Il veut aussi "mix the suburb", c'est-à-dire forcer la mixité sociale en installant des personnes moins aisées dans des quartiers aisés. Clinton avait fait de même, et cela a provoqué la crise des subprimes en 2008. Joe Biden et Kamala Harris voudraient aussi faire payer des réparations aux Américains pour le sort réservé aux "Afro-Americans", mais c'est de l'ingénierie sociale: on croit savoir ce qui est bon pour les Américains et si ceux-ci ne comprennent pas, on le leur impose avec l'argent des taxes. Classique en Europe mais pas habituel ici où la liberté est très ancrée dans la mentalité collective.»

Plus besoin de personne

L’élection se jouera, aussi classiquement, sur le bilan d’un président en quête de réélection.

«Les électeurs qui ne l'aimaient pas en 2016 ne l'aiment toujours pas du tout», analyse Jean-Paul Rasschaert.

«Cependant, plus d'Américains l'apprécient pour les choses qu'il a mises en place: contrôle de l'immigration, diminution des taxes, et création d'emplois», poursuit-il.

Donald Trump a ainsi «donné plus d'emploi aux "Afro-Americans" qu'aucun président avant lui. La production automobile a également connu une forte croissance. Sous Trump, la production de pétrole par fracturation s'est développée et les États-Unis sont devenus le premier producteur de pétrole, ce qui a complètement changé l'échiquier mondial. Les pays du Proche-Orient ne contrôlent plus le marché, comme en 1973 lorsqu'ils ont provoqué une crise pétrolière qui a mis fin jusqu'à ce jour à la croissance européenne des "trente glorieuses". Aujourd'hui, les États-Unis n'ont plus besoin ni de la Russie ni du Proche Orient.»

«Une main-d’œuvre qui ose prendre des risques»

Ce n'est pas par hasard que Jean-Paul Rasschaert et sa famille se sont fixés au Minnesota: «Les leaders mondiaux des sociétés de dispositifs médicaux sont basés dans ma région», explique-t-il. Or, s'il a traversé l'Atlantique, c'est parce que «les opportunités économiques en général et dans mon secteur en particulier, m'y attiraient». Et aujourd'hui, ce Bruxellois d'origine dirige une société de dispositifs médicaux.

«Le marché américain se distingue par un grand dynamisme, et une ingérence réduite de l'État dans l'économie», ajoute-t-il. Et il apprécie «une main-d'œuvre qui ose prendre des risques, et n'a pas peur de s'engager dans des start-ups, ou de travailler pour des stock options». Sans oublier «l'accueil chaleureux et la gentillesse des Américains. Et la possibilité pour mes enfants d'être éduqués dans un enseignement qui est le leader mondial.»

SituationRiverain du lac Supérieur et frontalier du Canada, le Minnesota est entouré des deux Dakota, du Wisconsin et de l'Iowa. Sa capitale est Saint-Paul.

PopulationLe Minnesota compte un peu plus de 5 millions d'habitants. Il rapporte 10 grands électeurs. Pour l'emporter, il en faut 270 (sur 538)

PolitiqueTim Walz est le gouverneur démocrate de l'état depuis le 7 janvier 2019. L'état envoie 2 sénateurs démocrates et 8 députés (5 démocrates et 3 républicains) à Washington.

Résultat 2016Hillary Clinton 47% – Donald Trump 45%