Chaises musicales au MR: d’autres choix qui interpellent
Choix des ministres et conséquences en cascade: il n’y a pas que l’ex-éviction de Valérie De Bue qui interpelle.
Publié le 02-10-2020 à 06h00
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On le savait au MR, dans le nouveau gouvernement fédéral, il allait falloir serrer la ceinture au niveau des portefeuilles ministériels.
La dernière législature avait été faste, puisqu’étant les seuls francophones au gouvernement, ils avaient trusté les postes. Avec la nouvelle mouture 2020 et les nouveaux partenaires, les réformateurs devaient rentrer dans le rang. Trois au lieu de six.
Le président, puisqu'au MR le président a toutes les cartes en main, a fait des choix. Georges-Louis Bouchez ne pouvait tirer un trait sur la Première sortante: Sophie Wilmès était incontournable. Reconduite.
Ensuite, il a opté pour un fidèle: David Clarinval. Expérimenté mais à risque avec cette enquête de la tutelle régionale concernant des marchés entre «sa» Commune et la société familiale. Reconduit quand même.
Pour le troisième maroquin, une nouvelle tête mais pas tout à fait: Mathieu Michel. Il est député provincial mais aussi fils de Louis et frère de Charles. Et alors? Il s'est fait un prénom et s'est affirmé (lire plus loin). L'homme a bien entendu le droit de revendiquer une carrière politique indépendamment d'une famille encombrante.
«Rétrécissement de genre»
Mais c'est le choix de Georges-Louis Bouchez qui interpelle sur le plan de l'image d'un parti qui se veut diversifié. Comme le dit un observateur politique: «Ici, on est dans le rétrécissement de genre.» En parlant de genre, il a écorné l'image «moderne» du MR qui est à l'origine du fameux décret wallon sur la présence féminine dans l'exécutif.
Pour ménager (?) ou éloigner un peu du soleil (?) son ancien rival à la présidence (Denis Ducarme), George-Louis Bouchez lui avait donc prévu un poste de ministre à Namur. Ce n'était pas un signe de renouvellement, passe encore mais le faire au détriment d'une femme qui fait son boulot… D'autant plus le jour où se tenait au parlement wallon une commission sur l'égalité des hommes et des femmes (lire en page 5).
Une «variable» d’ajustement particulièrement mal choisie d’autant plus que cela impliquait un jeu de dominos assez interpellant.
Valérie De Bue se voyait ainsi attribuer le rôle de cheffe de file du MR à la Fédération wallonie Bruxelles où elle «poussait» Françoise Schepmans vers la Cocof (ça vous dit quelque chose?).
Là aussi, le signal était particulièrement désastreux pour les réformateurs bruxellois. Ceux-ci, déjà malmenés en Région bruxelloise, voyaient une de leur «figure» placardisée. Mauvais pour la visibilité. Une cascade de choix pour le moins mal calculée.