VIDÉOS | «La théorie du Y»: gros plan sur une série atypique
La saison 2 de «La théorie du Y» est disponible en digital, avant d’arriver sur La Deux. Gros plan sur une série atypique.
- Publié le 19-10-2019 à 09h35
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Fin de l'année 2017, dans une étude intitulée Place et représentation des femmes dans les fictions télévisées de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Émilie Herbert du CSA pointait une «absence générale de personnages homosexuels (qui) trahit une attente hétéronormative véhiculée par les séries télévisées.»
Et 2017, c'est l'année où la RTBF lançait La théorie du Y, première web-série belge à aborder la question de l'identité sexuelle – et surtout de la bisexualité – aussi ouvertement sur la chaîne publique.
À l'origine, La Théorie du Y était une pièce de théâtre. avant de devenir une web série aussi diffusée en télé linéaire (sur La Deux). Avec plus de deux millions de vues (toutes plateformes confondues), il était logique que la RTBF commande une saison 2. La diffusion de celle-ci vient d'être lancée ce jeudi sur Auvio et YouTube et arrivera sur La Deux en novembre.
Alors que la saison 1 suivait le cheminement d'Anna (Léone François) à travers la découverte et puis l'acceptation de sa bisexualité, cette saison 2 plonge plus en profondeur encore dans le monde LGBTQI + bruxellois, comme le confirme Martin Landmeters, coscénariste et coréalisateur avec Caroline Taillet. «On s'est demandé si on avait encore assez de choses à dire sur le sujet. Et puis on a décidé d'interviewer des gens qui avaient le même profil que nos personnages, notamment de femmes bisexuelles mais aussi de jeunes gays maghrébins.» Première conclusion: oui, il y avait encore des choses à dire. Deuxième conclusion: le personnage de Malik (Salim Talbi) méritait d'avoir plus de place dans cette saison 2. «Dans la saison 1, Anna pense surtout à faire son coming out dans son cercle très restreint, poursuit le jeune réalisateur. Ici, elle va se rendre compte que tout n'est pas si simple. Elle va vouloir s'investir dans la communauté LGBT, mais elle va se rendre compte que la phobie des bisexuels n'est pas l'apanage des hétérosexuels. Les bisexuel(le)s sont considérés comme des gens qui n'ont pas choisi et qui peuvent se remettre dans la case hétéro quand ils/elles le souhaitent. C'est ce qui est ressorti de nos entretiens.»
La série aborde aussi la question délicate du coming out, un acte qui n'est toujours pas facile à faire en 2019, par peur des préjugés et des conséquences. «Le personnage d'Anna a une vision occidentale du coming out, dans le sens où il n'y a qu'en le faisant qu'elle peut l'affirmer. C'est la vision inverse de Malik. Lui, il est dans cette notion de silence, de non-dit. On peut décider de ne pas le dire ou de prendre le temps…»
Vous l'aurez compris, La théorie du Y sort du canevas habituel des séries produites par la RTBF. Et apporte un éclairage sur diverses problématiques vécues par les personnes LGBT. «On ne prétend pas être une encyclopédie des situations vécues, mais on essaye de coller au mieux à la réalité.»
+ Depuis le 17/10/2019 sur Auvio, YouTube et Facebook, deux nouveaux épisodes chaque jeudi. Sur La Deux, saison 1 dès ce 19/10, saison 2 dès ce 16/11.