Dans la bulle de Pierre Aucaigne
L’inénarrable Momo sera à Bruxelles ce week-end. En compagnie des autres personnages décalés de l’humoriste Pierre Aucaigne.
Publié le 08-11-2018 à 06h00
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En Belgique, les téléspectateurs de l'émission Bon week-end se souviennent forcément de Momo, ce gentil garçon aux lunettes rafistolées qui déboulait en trébuchant sur sa valise. Derrière l'écharpe rouge, un humoriste, Pierre Aucaigne. Il embarque depuis trente ans son public dans son monde loufoque, à travers une galerie de personnages candides et sympathiques. Ce week-end, le Français posera sa valise au Théâtre le Fou Rire à Anderlecht pour Cessez!, un spectacle avec lequel il tourne depuis quelques années déjà. «Les personnages changent au gré de mon inspiration, confie Pierre Aucaigne. Il y a le directeur de théâtre, le syndicaliste qui font partie du fil rouge de l'histoire. Après, il y a d'autres invités comme le cuisinier et on retrouve une petite parenthèse Momo, parce que c'est obligatoire, je ne peux pas venir sans Momo ici.»
Les années ont passé, mais l'humoriste constate que l'affection que porte le public à ce bonhomme ne faiblit pas. «Je pense que les gens sont attachés à Momo parce que c'est un personnage populaire qui a un côté lunaire et n'est pas agressif. Tout le monde l'accepte un peu comme un membre de sa famille.» Les autres comparses créés par Pierre Aucaigne fonctionnent sur le même principe. «Ce sont des personnages intemporels qui circulent dans ce monde sans se préoccuper de ce qui se passe dans l'actualité. Je pense que la durabilité du spectacle est due à ça.»
Une parenthèse loufoque
Pierre Aucaigne et son humour absurde ont, en effet, toujours connu leur petit succès, sans faire partie de la «haute sphère du showbusiness», selon ses mots. Pour lui, cette fidélité du public s'explique par le ton presque poétique de ses sketchs. «Comme je ne leur parle pas de leur vie quotidienne, ça me permet d'embarquer les spectateurs dans une histoire, un autre monde, dans ma bulle, de leur faire découvrir autre chose.»
Rien ne rend d'ailleurs Pierre Aucaigne plus heureux que de voir son public intergénérationnel se bidonner dans la salle. «Mon plus grand plaisir, c'est quand j'entends des gamins de 8-10 ans qui rigolent. Ça veut dire qu'on a gagné la partie, parce qu'aujourd'hui faire rire les enfants, c'est compliqué. Ils sont dans un univers médiatique forcé, constamment sollicités par des écrans, alors quand on propose de découvrir un spectacle vivant, c'est comme les adultes, il faut les embarquer.»
Il souligne l'importance de l'interaction avec un être humain pour s'épanouir. «Les gens doivent continuer à se déplacer dans les salles de théâtre, un DVD sur un écran, ce n'est pas pareil.»
L’humoriste l’affirme, tant que les gens sortiront de chez eux, il sera au rendez-vous.
+ «Cessez!», du 9/11 et 10/11 à 20h15 au Théâtre le Fou Rire dans le cadre du festival Bruxelles sur scènes – 25€.