La seconde jeunesse du Grand Jojo: «Avec Jules César, j'étais empereur: je descends d'un échelon»
Après un «Grand Best-of» disque d’or l’an dernier, le Grand Jojo revient avec un nouvel album studio. Le premier depuis 1980.
Publié le 04-10-2013 à 08h25
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Le grand Jojo n'a pas vraiment changé ou alors un peu. Juste un peu. La moustache a blanchi, les cheveux sont plus rares. C'est presque tout. Parce que plus de trente ans après son dernier album studio, il sort, à 77 ans un nouveau disque, Tournée Général. Et on y retrouve toujours des histoires avec des personnages improbables, des rimes qu'on n'entendra pas ailleurs (comme faire rimer «yiddish» avec «ma biche»), un accent bruxellois à couper à la hache, un humour très décalé et des chansons à boire et à danser. Mais pas seulement…
Est-ce qu’il faut vous appeler mon général?
Avant, j’étais empereur avec Jules César… je suis devenu général, je descends d’un échelon…
Votre album sort ce vendredi, comment vous sentez-vous?
Je suis très serein. Tout ce qui m’arrive à mon âge, c’est un cadeau. Je n’ai pas besoin de ça, il n’y a pas d’aspect mercantile. Je fais ça pour me faire plaisir. Et puis avec tous mes musiciens qui ont entre 25 et 30 ans, je retrouve une seconde jeunesse.
Je prépare Forest national le 14décembre. Ce ne sera pas vraiment un concert, mais plutôt une fête. Et si les Diables se qualifient pour le Brésil, je compte faire une très grande fête supplémentaire.
Vous aviez dit l’an dernier au moment de votre retour que vous feriez une chanson pour les Diables s’ils se qualifiaient pour le Brésil. Mais elle est déjà sur l’album (à écouter ici)…
Oui, j’ai un peu vendu la peau de l’ours avant de l’avoir tué… Mais j’ai vraiment confiance. Ils ont les deux pieds au Brésil, il ne manque qu’un orteil. Ca va venir.
En 30 ans, la façon de faire un album a changé quand même…
Oui, j’ai fait appel à Alec Mansion pour faire des musiques plus modernes, parce que c’est un garçon qui a énormément de talent et aussi parce que je voulais quelqu’un qui ait le sens de l’humour.
Ce qui n’a pas changé dans votre musique, c’est que chaque chanson raconte l’histoire d’un personnage…
J’ai commencé comme dessinateur de bande dessinée. Et quand je me suis lancé dans la musique, j’ai voulu continuer à raconter des histoires…
Il y a aussi un duo avec Jean-Luc Fonck qui est un peu votre fils spirituel…
Exactement. C’est un rêve de 10 ans. Jean-Luc est un grand ami. On a tourné un clip où on a tous les deux osé aller très loin. On est tous les deux sur la même longueur d’ondes.
Une chanson est assez différente des autres : « La framboise et la vanille »…
Initialement, c’était une chanson pour les enfants. Mais les adultes l’aiment bien aussi. À une époque où on vit des choses pas très gaies, je voulais faire une chanson particulièrement gentille. Il y en a une autre qui me tient à cœur, c’est Le chapeau de Rabbi Jacob. J’ai fait appel à des musiciens juifs, parce que j’avais envie que ça sonne comme là-bas, je voulais retrouver la même ambiance que dans le film.
Les chansons vous les avez écrites depuis la signature du contrat avec Universal il y a un an où il a de plus anciennes ?
Pour certaines ça a été très vite. D’autres traînaient dans des tiroirs.
Vous aviez arrêté complètement d’écrire ?
Oui, pendant 20 ans, je croyais le filon tari… Et puis c’est revenu d’un coup…
Les gens ne vous avaient pas oublié, parce que vous avez bercé l’enfance de pas mal de Belges…
Oui, tout le monde me dit ça. Que je suis une icône. C’est fantastique ce qui m’arrive.
Porte-drapeau de la belgitude
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Le Grand Jojo porte à la boutonnière de sa veste un pin’s représentant le drapeau belge.
«Je l’ai toujours avec moi, dit-il. Même sur scène, j’ai toujours un drapeau belge. Les gens qui viennent me voir, ont entre 15 et 30 ans. Je trouve que c’est important de leur inculquer l’amour de la Belgique.»
Quand on lui demande de quoi il est le plus fier aujourd’hui, il ne vous dira pas que c’est le fait d’avoir traversé trois générations, qu’on chante ses chansons dans les écoles, chez les scouts, aux fêtes étudiantes ou aux mariages…
Non, spontanément, il dit: «Je suis fier de mon pays, je suis fier d’être belge! J’ai un respect profond de l’unité du pays». Ce dont il rêve? «Je rêve que le pays reste uni, surtout pour les jeunes. On vit dans un pays où il fait bon vivre. C’est sûr que c’est difficile, mais on se maintient». Et aussi «de faire un très très bon Forest national: ça sera la cerise sur le gâteau!»
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