Fuite du pipeline de l’OTAN à Wavre : vers un nouveau plan d’assainissement
Ce plan consiste en un monitoring pendant 10 ans pour démontrer que la contamination résiduelle est maîtrisée et ne se propage plus.
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- Publié le 02-06-2023 à 12h30
- Mis à jour le 02-06-2023 à 12h34
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Un nouveau projet d’assainissement a été élaboré pour continuer à faire face à la pollution au kérosène due à la fuite, découverte en 2005, d’un pipeline de l’OTAN au niveau de terrains situés dans le zoning Nord de Wavre, entre l’avenue Zénobe Gramme, la rue Cerisier d’Haine et la chaussée des Collines.
Ce plan, demandé par le ministère de la Défense et conçu par le bureau d’études Sertius, fait l’objet, jusqu’au 15 juin 2023 d’une enquête publique tandis qu’il reviendra au Service public de Wallonie – direction de l’Assainissement des Sols de le valider ou non.
Le 22 mars 2005, une fuite du pipeline de l’OTAN était donc découverte lors de travaux visant à le dévier. Il n’a pas été possible de déterminer quand la fuite a commencé : au pire, lit-on dans les documents mis à l’enquête, la rupture de la soudure était déjà présente depuis la construction de l’infrastructure souterraine en 1959. "Au fil des années, la fuite a donc pris des proportions très importantes et a donné lieu à une contamination très étendue aux huiles minérales C6-C40 et BTEXN dans le sol, l’eau souterraine et sous forme d’une couche surnageante."
Il y avait un risque de propagation vers et au sein de la nappe phréatique. En outre, la contamination des sols présentait un risque pour la santé humaine si la zone contaminée venait à être bâtie. Ce qui a eu pour conséquence d’empêcher la croissance du zoning Nord sur les terrains impactés, la plupart appartenant à la Ville.
Pour contrer la pollution, des mesures ont été prises : entre 2008 et 2010, récupération de la couche surnageante à l’aide d’écrémeurs et, entre 2009 et 2014, construction d’une barrière hydraulique pour empêcher la propagation en aval de la contamination des eaux souterraines.
En 2009, un plan de réhabilitation, qui aura coûté plus de 10 millions €, était mis en place pour assainir la contamination par injection d’air avec purification du gaz du sol contaminé à l’aide d’une biocouche. Les travaux ont débuté à grande échelle en 2013 pour se poursuivre jusqu’en juillet 2021, moment où il était clair que cette technique avait atteint ses limites, non sans résultats pour autant.
"La contamination restante ne présente plus de risque pour la santé humaine ni pour l’écosystème"
"L’étude de risque montre que la contamination restante ne présente plus de risque pour la santé humaine ni pour l’écosystème." Mais la présence de produit pur constitue cependant "une menace grave" pour la nappe au sens du Décret Sols. D’où ce nouveau plan d’assainissement.
Et vu qu’il n’est "pas possible d’éliminer la couche surnageante" de kérosène, et que "la contamination résiduelle ne représente pas de risque pour la santé humaine et pour l’écosystème, l’objectif des travaux d’assainissement est de démontrer que la contamination résiduelle reste effectivement maîtrisée et ne se propage plus de manière inacceptable. De cette manière, il sera démontré que la contamination résiduelle ne constitue plus une menace grave."
Il est donc proposé d’avoir recours à l’atténuation naturelle contrôlée, soit un suivi annuel pendant 10 ans de la couche surnageante et de la contamination dans les eaux souterraines. Il n’est donc plus question d’une technique d’assainissement active.
Et si une propagation inacceptable de la pollution est constatée, des mesures devront être prises pour la contrôler.
"Après l’achèvement de l’assainissement, il y aura une contamination résiduelle qui sera stable et maîtrisée et ne constituera plus une menace grave."
L’interdiction d’utilisation de la nappe des sables du Bruxellien au droit et à proximité de la pollution reste imposée par mesure de sécurité, y compris après les 10 ans de suivi.
Le budget du projet est estimé à 238 443 € hors TVA.