Paraparétique, le Wavrien Olivier Delire participe à ses 4e 20 km de Bruxelles en handbike au profit de Handicap International
En situation de handicap depuis une chute en VTT, Olivier Delire participe aux 20 km de Bruxelles dimanche, en handbike. Et au profit de Handicap International.
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Publié le 25-05-2023 à 15h41 - Mis à jour le 26-05-2023 à 15h51
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C’est lors d’une sortie anodine en VTT, avec son papa, que la vie d’Olivier Delire a basculé, en 2017. Le Wavrien est mal retombé sur une chute. "Cet accident est arrivé le jour de la fête des mères, raconte-t-il. Je suis tombé sur le dos, bêtement, et je ne suis pas arrivé à me relever. On était dans une montée. Mes jambes étaient allongées et ma tête vers le bas. J’ai attendu l’ambulance pendant un bon moment et la douleur était de plus en plus forte."
À l’hôpital, le verdict fut sans appel. "Après l’opération, ma jambe droite partait dans tous les sens et ma jambe gauche pas du tout. Le diagnostic des médecins était que je n’allais plus marcher. J’ai une lésion incomplète au niveau de la moelle épinière. C’est-à-dire que je ne suis pas paraplégique, je suis paraparétique. J’ai la même lésion qu’une personne paraplégique mais j’ai pu récupérer un peu de mobilité. Donc je sais me lever, je sais un peu marcher mais pour de très courtes distances."
Et ce ne fut, malheureusement, pas tout. "Une vertèbre a cassé pendant la chute. C’est comme ça qu’on a découvert que j’avais le cancer des os. J’ai dû suivre de la radiothérapie à l’institut Jules Bordet pendant un mois et demi."
Se retrouvant en situation de handicap du jour au lendemain, le Brabançon wallon, aujourd’hui âgé de 40 ans, puise dans son malheur une force pour porter un regard différent sur la vie. "Ma vie n’est plus la même. J’ai toutefois la chance de pouvoir continuer à travailler. Je travaillais sur des grues mais mon chef a adapté un poste de travail. À la suite de mon accident, je suis retourné vivre chez mes parents mais là, je viens d’acheter un appartement et je vais devoir réapprendre à vivre seul. Malgré tout, j’accepte que la vie peut être belle mais autrement."
C’est aussi une autre manière de faire du sport qu’il a découvert ces dernières années. "En fait, j’ai découvert plein d’autres trucs. Récemment, j’ai fait une initiation au ski en chaise. J’adore conduire et je me bats au quotidien pour continuer à rouler avec ma voiture, aussi. Puis, il y a le handbike."
C’est avec cet appareil qu’il participera, ce dimanche, à ses quatrièmes 20 kilomètres de Bruxelles, après ceux de 2019, 2021 et 2022. "J’espère y réaliser un chrono autour d’1 heure 15, ce qui serait mon meilleur temps en quatre participations. Je me suis préparé comme il faut, je pense. Tous les mardis, je fais une sortie avec l’ASCTR (NDLR: Association sportive du centre de traumatologie et de réadaptation) de l’hôpital Brugmann. J’ai acquis un rouleau pour faire du home training aussi, ce qui m’a permis de m’entraîner virtuellement sur le parcours des 20 km."
Si faire avancer le handbike à la force conjointe des deux bras est une prouesse sportive de haut vol, le célèbre rendez-vous bruxellois de ce dimanche ne lui fait pas peur. "J’ai déjà fait de longues distances avec l’ASBL Wheel Kings que j’ai accompagnée pour réaliser quelques défis sportifs. Par exemple, j’ai fait 170 km en un week-end entre La Panne et Blankenberge. En 2021, j’ai aussi réalisé un Blankenberge – La Panne – Blankenberge, soit 110 bornes en une journée. L’effort sera intense mais je me sens prêt et bien."
Au-delà du défi sportif, il y a celui de soutenir Handicap International, dont Olivier Delire portera les couleurs sur la ligne de départ, dimanche, au sein de l’équipe #WeMoveTogether. "Je suis très heureux de participer pour cette association, dont je suis d’ailleurs un bénévole. Dès que j’en ai l’occasion, je participe à des actions de sensibilisation sur le stand de Handicap International. Parler de mon vécu, écouter celui des autres, expliquer aux gens que perdre l’usage de ses jambes, partiellement ou pas, ça peut arriver partout, tout le temps, mais que malgré tout, la vie continue au-delà de ça. Et qu’il y a de belles manières de continuer à exister malgré tout…"