Nouvelle pollution découverte à Basse-Wavre: "S’il faut tout évacuer, cela ferait 40.000 camions"
Une pollution aux hydrocarbures non détectée jusqu’ici nécessite des forages à l’ancienne décharge de Basse-Wavre. Ils seront faits cette semaine.
Publié le 07-05-2023 à 19h19 - Mis à jour le 08-05-2023 à 07h33
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Depuis l’annonce, par Céline Tellier, ministre wallonne de l’Environnement, des 16 millions€ pour l’assainissement de 7 anciennes décharges dont celle de Basse-Wavre, on ne peut pas écrire que le dossier a avancé.
Comme l’a décrit Jean Goossens (Écolo) lors du dernier conseil communal, "la décharge de Basse-Wavre, c’est un peu comme le monstre du Loch Ness, De temps en temps, elle refait surface."
Cette décharge de 141 600 m², avec une masse de déchets de 800 000 m3, fermée en 1991, a déjà donné lieu en 2002 à une étude d’orientation et en 2004 à une étude de caractérisation. Et puis… plus rien jusqu’en décembre 2006 quand Charles Michel, à l’époque tout jeune bourgmestre de Wavre, avait pris le dossier de la décharge à bras-le-corps en fermant trois commerces à cause d’émanations de gaz.
En touchant à la couverture de la décharge, lors de la construction des commerces, on avait réactivé la production de biogaz. À l’époque, la Spaque avait sécurisé le site pour éviter tous les risques d’explosion. Et puis… plus rien, jusqu’en 2009, avec des analyses et une nouvelle étude d’orientation rédigée par Tractebel.
Et puis… plus rien jusqu’au conseil communal de 2018 où un marché de 120 000 € avait été attribué pour "la réalisation d’investigations par un expert agréé en gestion des sols pollués en Région Wallonne"
Et puis… plus rien, jusqu’au conseil communal de septembre 2020, où un nouveau marché avait été approuvé pour une "étude de caractérisation du site dit de Basse-Wavre" suite aux conclusions de l’étude d’orientation de 2018.
Et puis… plus rien jusqu’au conseil communal d’avril dernier où Paul Brasseur, premier échevin, a démystifié les délais entre l’étude d’orientation, l’étude de caractérisation (en cours) et un éventuel début d’assainissement.
"Vous vous rendez bien compte que les délais fixés par la Région wallonne sont totalement irréalistes pour une méga décharge comme celle de Basse-Wavre avec 800 000 m3 de déchets. S’il faut tout évacuer, même en rêve, mais je pense qu’il faut mieux voir ça comme un cauchemar, cela ferait 40 000 camions."
Un site très pollué
Concernant l’étude de caractérisation, une première campagne de forages pour échantillonnage et des analyses en laboratoire est terminée. Elle conforte ce que tout le monde sait. Le site est très pollué comme l’indique les conclusions de l’étude d’orientation réalisée par le bureau d’études IRCO.
"Une pollution aux hydrocarbures qui n’avait pas été constatée lors de l’étude d’orientation a été mise en évidence près d’une concession automobile tout proche, a indiqué Paul Brasseur. De ce fait, une nouvelle campagne de forage va être réalisée à partir de la seconde quinzaine de mai. Ensuite, on procédera aux échantillonnages de l’eau souterraine à partir de la troisième semaine de mai."
Au mieux les résultats seront communiqués début juillet. Les autorités communales pourront alors introduire l’étude de caractérisation auprès de l’administration régionale.
La décision de l’administration régionale devrait atterrir en octobre. À l’heure actuelle, ce calendrier n’est pas figé. Région et Ville de Wavre doivent encore s’entendre sur un agenda, et aussi et surtout la part financière que chacun assumera dans cette dépollution de la décharge de Basse-Wavre.
Du côté de la Région, on annonce 3,5 millions€. Quid pour Wavre ? Des réunions entre les représentants du cabinet de la ministre Tellier, de l’administration régionale, de la Spaque et les autorités communales sont programmées. Une première a eu lieu le 26 avril dernier, le lendemain du conseil communal. Et depuis… plus rien