"Le vrai responsable est dans le public…"
Apprenant que son mari avait une liaison alors qu’elle avait accouché cinq mois auparavant, une Wavrienne a perdu les pédales et sali sa rivale sur internet.
Publié le 25-03-2023 à 04h02
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Ce ne sont pas des préventions anodines qui valaient à une habitante de Wavre de se retrouver, il y a un mois, sur le banc des prévenus du tribunal correctionnel. Sans antécédent judiciaire, elle devait s’expliquer sur des faits de harcèlement, de faux et d’usage de faux, et menaces.
"Triste histoire", a soupiré la présidente avant d’entamer le résumé de l’affaire pour interroger la prévenue. Cette quadragénaire avait, fin 2021, enfin mis au monde le bébé qu’elle attendait après plusieurs fausses couches.
Alors que l’enfant avait cinq mois, son mari lui a dit qu’elle avait bien mérité un petit voyage, l’envoyant dans un bel hôtel en compagnie du petit. Mais elle n’en a guère profité: elle a commencé à recevoir des messages d’une dame, qui lui a fait parvenir des photos d’elle en compagnie de son mari, précisant qu’elle avait une relation avec son homme…
"J’étais seule avec mon bébé, loin de ma famille… J’ai explosé dans tous les sens, a confessé la prévenue devant le tribunal. Ce n’est que grâce à un travail avec un psychologue et avec un coach que j’ai maintenant réussi à reprendre une vie personnelle et professionnelle normale."
La Wavrienne était venue en compagnie de son homme, qui était dans la salle d’audience. Sa rivale, elle, était sur le banc des parties civiles, réclamant un solide dédommagement.
C’est que la femme trompée s’est vengée en créant un faux profil au nom de la victime sur un site spécialisé pour escort girls. Elle a évidemment indiqué les vraies coordonnées de la jeune femme, et s’est servie des photos. Tant qu’à faire, elle a également créé une page sur Linkedin avec numéro de téléphone et précisions sur les tarifs… La Wavrienne a été encore plus loin, avertissant le gérant du club de sport où était inscrite sa rivale qu’une adhérente, prostituée sur divers réseaux, donnait une très mauvaise image de la salle…
"Ma cliente ignorait que monsieur était marié, a affirmé l’avocate de la partie civile. Elle a fait une dépression suite à cette histoire, avec un harcèlement qui a duré près de quatre mois. Le vrai responsable, aujourd’hui, il est dans le public… Mais les regrets exprimés aujourd’hui par la prévenue ont du mal à passer auprès de ma cliente qui subit de vrais dégâts psychologiques: il y a des choses qui ne sont pas admissibles !"
Opinion partagée par le ministère public mais compte tenu des circonstances particulières du dossier, l’octroi d’une mesure de faveur a été suggéré. "J’entends les regrets sincères de Madame, mais il faut qu’elle se rende compte que cette histoire est allée trop loin. Même lorsqu’on est extrêmement blessée, il faut réfléchir !", a tancé la substitut.
Le jugement vient de tomber: la Wavrienne obtient la suspension du prononcé.