Réouverture imminente des cabinets dentaires du Brabant wallon (vidéo)
Un an après la faillite, cinq des sept cabinets dentaires vont pouvoir rouvrir. La reprise par le groupe français Avec s’est avérée plus compliquée que prévu.
Publié le 18-01-2022 à 14h29
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Le groupe Avec, qui a repris les cabinets dentaires du Brabant wallon en février 2021, voit enfin le bout du tunnel. Un an après la faillite de l’ASBL Santé et participation, les centres de Wavre, Nivelles, Braine-l’Alleud, Jodoigne et Louvain-la-Neuve vont pouvoir rouvrir leurs portes d’ici quelques semaines.
Une excellente nouvelle pour les membres du personnel et les quelque 6 000 patients qui bénéficiaient de ces soins dentaires conventionnés.
Après plusieurs mois de galère, le groupe français peut enfin s’avancer avec certitude sur un délai. Il table sur une ouverture des premiers centres dans trois semaines, dès que les équipes se diront opérationnelles.
Neuf praticiens ont été engagés
À ce jour, neuf praticiens ont été engagés et il ne reste plus qu’une dizaine de candidats à recruter pour que les centres puissent tourner à plein régime. Le cabinet de Wavre, touché par les inondations de juillet, ne rouvrira pas tout de suite, tandis que celui de Perwez n’ouvrira pas du tout car aucun accord n’a pu être trouvé avec le propriétaire. Notons que les soins dentaires y seront toujours conventionnés.
Pour les gestionnaires du dossier et le personnel, la réouverture imminente est un réel soulagement. La reprise de l'affaire s'est avérée plus compliquée que prévu pour le groupe français qui mettait, pour la première fois, le pied en Belgique. "Quand on a repris la structure début mars, notre copie était blanche, rappelle Carine Benharrous, directrice des opérations de l'activité dentaire, médicale et des laboratoires du groupe Avec. On a déjà repris 350 établissements, on sait mobiliser les supports, les ressources humaines, les finances, la communication pour constituer une task force autour d'un établissement. Mais là, on s'est retrouvé face à une situation inédite, sans aucun lien avec l'ancienne direction et un personnel très agité par les conditions de fermeture."
Beaucoup d’employés sont partis
Ces derniers mois, il a donc fallu créer une structure juridique, rencontrer les anciens employés, créer de nouveaux contrats, revoir les rémunérations, lancer des candidatures… Tout cela depuis la France, sur fond de crise sanitaire.
De nombreux employés et prestataires de l'ancienne structure n'ont pas attendu la réouverture des cabinets et ont entre-temps trouvé un emploi ailleurs (sans trop de difficultés puisque ces profils sont très recherchés). Il faut dire que leur situation était assez inconfortable puisqu'ils étaient au chômage, sans savoir s'ils pouvaient retrouver leur emploi rapidement. Sur les 21 employés que comptait l'ancienne ASBL, six sont finalement restés. "Ils sont très attachés à leurs patients, à leur centre, constate Carine Benharrous. C'est touchant de les voir se retrouver aujourd'hui. Ils ont été séparés de leurs collègues et de leur patientèle du jour au lendemain. Cela a été très difficile pour eux."
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Il y avait une certaine excitation et pas mal d’émotion, ce lundi, au cabinet dentaire de Braine-l’Alleud, à l’occasion d’un briefing avec la directrice des opérations du groupe Avec. Les employés n’avaient plus mis les pieds dans un cabinet dentaire depuis un an et ce retour dans ces locaux leur a fait remonter pas mal de souvenirs.
"Quand j'ai passé la porte, j'ai été prise par l'émotion, confie Vanessa Pireu, aide-comptable durant 25 ans au sein des centres dentaires. Cette boîte, c'est mon bébé. J'ai fait mon job étudiant ici et j'y ai travaillé dès la fin de mes études. J'y suis très attachée. Ça fait du bien de retrouver tout le monde. On était comme une famille, on était très soudés. C'est un soulagement, il y a un poids qui est parti. J'avais peur de me retrouver seule dans la nouvelle boîte, mais quand j'ai vu mes collègues arriver ce matin, j'ai été submergée par les émotions (elle s'arrête). Quel soulagement de revoir des têtes qu'on connaît. Mais bienvenue aux nouveaux! On va bien les accueillir. Je n'ai qu'une hâte, c'est de commencer."
Cette année d'attente et d'incertitude n'a pas été facile pour les employés. La communication avec le groupe français n'a pas toujours été facile et les reports successifs d'ouverture les ont parfois découragés. "J'ai 46 ans, je n'étais pas sûre de pouvoir retrouver du travail, poursuit Vanessa. J'ai postulé mais ça n'a rien donné. Entre-temps, j'avais des nouvelles concernant les cabinets dentaires et j'avais l'espoir de revenir travailler ici."
"J'avoue que j'ai perdu espoir par moments. Je me demandais s'ils allaient pouvoir aller jusqu'au bout", ajoute Emmanuelle Gans, assistante dentaire à Jodoigne durant sept ans.
Les employées restent encore très marquées par l'annonce de la faillite et les moments difficiles qu'elles ont vécus. "Ça a été très brutal. Du jour au lendemain, on nous a dit de ne pas venir travailler. Mais on veut tourner la page et commencer un nouveau chapitre."
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