Stade régional de hockey de Wavre: Écolo et cdH craignent le dérapage budgétaire
Du côté d’Écolo, on regrette aussi que les garanties au niveau des risques d’inondations aient été données au ministre Crucke qui vient de délivrer les subsides régionaux mais pas aux administrateurs de la RCA.
Publié le 10-12-2021 à 16h13 - Mis à jour le 10-12-2021 à 16h54
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Après avoir obtenu son permis, le projet de rénovation du stade de football Justin Peeters en un stade régional de hockey, à Wavre, vient de recevoir la confirmation qu’il recevrait des subsides régionaux.
Cette validation se faisait attendre car suite aux inondations de la mi-juillet dernier, le terrain de foot actuel s’était retrouvé sous eau. Prudent avant de lâcher les subsides de 3,5 millions€, le ministre wallon des Infrastructures sportives et du Budget, Jean-Luc Crucke (MR), entendait être rassuré sur la manière dont le futur terrain de hockey pourrait faire face à de nouvelles inondations.
Il a reçu ses garanties et il vient donc de confirmer l’octroi de l’enveloppe régionale. Les subsides ne seront cependant débloqués que l’année prochaine.
Toutefois, cela ne signifie pas que tout va bien dans le meilleur des mondes. Au sein de la Régie communale autonome wavrienne des sports, qui gère les infrastructures sportives de la Ville, et maître d’œuvre du projet, les administrateurs Écolo grondent tandis que l’observateur cdH met en garde.
«Je suis furieux»
"En temps normal, ce qui se passe au sein du conseil d'administration reste au sein du conseil d'administration. Mais là, ça ne va pas du tout. Je suis furieux", tonne Christophe Lejeune (Écolo).
Et d'expliquer: "On était très dubitatif sur ce projet situé en zone inondable. Et comme on l'a vu, le terrain a été inondé en juillet dernier. On a donc demandé des preuves que des mesures seraient prises. On ne les a pas encore obtenues. Mais apparemment le ministre Crucke bien, avant même certains administrateurs de la RCA…"
L'administrateur dit ne plus avoir confiance dans la gestion de ce dossier par les dirigeants MR de la RCA. "Normalement, au sein du conseil d'administration, il n'est pas question de majorité et d'opposition. Aux yeux de la loi, tous les administrateurs sont responsables. Or, on n'a pas toutes les pièces qu'on demande. On devrait être solidaire mais là, le dossier semble échapper à tout contrôle. De notre côté, on ne peut que faire consigner notre vote au PV pour afficher notre désaccord."
Benoît Thoreau (cdH) a, lui, tendance à faire confiance au processus en cours. Un permis a été délivré et le ministre Crucke a demandé à son administration d'avoir toutes les garanties au sujet de la gestion des inondations. " En outre, les terrains du Lara, le club de hockey de Wavre, ont aussi été inondés en juillet dernier et on a vu qu'ils ont eu besoin d'être nettoyés mais qu'il n'y avait pas de dégâts au revêtement. D'ailleurs le drainage d'un terrain de hockey est meilleur que celui d'un terrain naturel."
L’opération sera-t-elle blanche pour la Ville de Wavre?
Là où Benoît Thoreau ne cache pas ses inquiétudes, c’est au niveau du financement du projet. Ses craintes sont partagées par Christophe Lejeune.
La Région donnera une enveloppe fermée de 3,5 millions€. À cela s’ajoute un subside provincial de 800 000€. Le solde est à charge de l’Association royale belge de hockey (ARBH) et du Lara. Si ce n’est l’apport du terrain, l’opération est annoncée blanche pour la Ville.
Mais en 2019, il était question d’un budget global de 3,5 millions€. Un an plus tard, il était de 4 millions€ et maintenant on parle de 6,5 millions€.
"L'ARBH assumera-t-elle les surcoûts?" s'interroge Christophe Lejeune. Une question aussi soulevée par Benoît Thoreau.
Projet de piscine abandonné
Pour eux, pas question que l'ardoise retombe sur la Ville de Wavre et donc ses habitants. " Or, on a aucune garantie non plus actuellement, regrette l'écologiste. On n'a d'ailleurs jamais rencontré les personnes de l'ARBH. Une réunion du conseil d'administration est donc prévue vendredi prochain avec des représentants de l'ARBH. À leur place, on réfléchirait à deux fois avant de venir s'installer à Wavre, dans une zone où le risque d'inondation existe avec ce que cela implique de surcoût à l'investissement et à l'entretien."
L'observateur cdH appuie et l'a fait savoir au conseil d'administration: "Je suis très inquiet au niveau du financement du projet. Je crains d'ailleurs que le budget augmente encore. Il y a un réel problème de gestion budgétaire des investissements de la Ville. J'ai l'impression que l'histoire de la Sucrerie se répète: son budget était passé de 10 à 30 millions€."
Et de regretter au passage que le projet de piscine soit définitivement abandonné.
En attente de garanties
Désormais, l'administrateur Écolo est en attente d'éclaircissement. "Et si on obtient toutes les garanties réclamées, pas de souci, on soutiendra le projet. En attendant, on ne peut que s'opposer à sa continuation."
Le dossier avance toutefois. Un entrepreneur doit être désigné tout prochainement pour mener à bien le chantier qui débutera l’an prochain.
Le stade accueillera les équipes nationales de hockey (les joueuses des Red Panthers et les joueurs des Red Lions) tandis que le Lara profitera aussi des installations.
Le président du conseil d’administration du RCA, Luc Gillard (MR), n’a pas souhaité s’exprimer avant la réunion du CA. Nous avons tenté de joindre le directeur de la RCA, Stéphane Crusnière, la bourgmestre, Françoise Pigeolet (MR). Sans succès.