Fil de Garance: le succès des kits de couture
Les bénéfices générés par la coopérative de Caroline Vromman et Julie Delhauteur sont reversés à une association active au Bangladesh.
Publié le 10-12-2021 à 12h49
Une discussion autour d'un café qui débouche sur des dons et la création d'une coopérative au Bangladesh, c'est l'aventure peu commune de Caroline Vromman et Julie Delhauteur. Les deux Brabançonnes wallonnes ont monté un projet qui ne cesse de prendre de l'ampleur. "Quand nous nous sommes rencontrées, je travaillais dans la grande distribution mais j'avais envie de créer quelque chose qui ait du sens, raconte Caroline Vromman, Wavrienne d'origine. Julie, elle, voulait que cela ait un impact positif au Bangladesh. Après plusieurs tentatives, nous nous sommes lancées dans la couture, un domaine que Julie connaissait déjà bien."
En 2014, le duo a ouvert un atelier dans le centre d'Éghezée, commune qu'elles habitent toutes les deux, afin d'y développer les activités de leur coopérative à finalité sociale, le Fil de Garance. "Nous donnons des cours de couture pour enfants, adolescents et adultes. Nous proposons également des stages, ajoute Julie Delhauteur. Nous faisons désormais appel à deux indépendantes, pour donner plus de cours. L'avantage du Fil de Garance, c'est que nous n'imposons pas de programme. Cela n'aurait pas de sens qu'une personne couse une jupe alors qu'elle n'en porte pas. Certains préfèrent les accessoires, d'autres les habits."
Ces rendez-vous ont toutefois été suspendus par l'apparition de la crise sanitaire. "On avait un projet de kit de couture en tête depuis deux ou trois ans. On était en train de le mettre au point et on s'est retrouvé dos au mur. Il fallait le développer tout de suite. On a lancé notre e-commerce et la vente via notre page Facebook." La formule marche du tonnerre. La moitié du chiffre d'affaires de la coopérative provient de ces kits. Environ 150 unités sont vendues par mois. "On sort deux publications par semaine, avec de nouveaux produits. Dans la box, il y a le tissu et le matériel nécessaire, ainsi qu'un tutoriel car ceux qu'on trouve sur internet ne sont pas toujours très professionnels ou précis. Ici, on en a développé une cinquantaine, avec la marche à suivre, étape par étape, des schémas et des photos. Pour que ce soit clair."
Les deux Namuroises d'adoption se disent agréablement surprises par le succès rencontré. Un organisme les accompagne actuellement pour le développement de leur structure. Un nouveau site internet est d'ailleurs en cours de conception. "On ne s'attendait pas à ce que ça aille aussi vite, concède Caroline Vromman. On est en phase de développement, c'est super chouette. Et ça a beaucoup de sens pour nous."
D'autant plus que les bénéfices générés sont reversés à l'association Helping Hand Belgium créée en 2009 par Julie Delhauteur, son mari Thierry Van Cauwenberg, et Nicolas Delhauteur. "J'ai vécu au Bangladesh pendant deux ans avec mon mari et, à notre retour, on a voulu aider la population locale. Nos projets sont principalement liés à l'éducation des enfants. On finance la scolarité des jeunes qui se trouvent dans le sud du pays et une maison qui recueille une quinzaine d'enfants de la rue, en collaboration avec un partenaire bangladais." Et là aussi, le Covid-19 a bouleversé les activités. "Leur priorité au début n'était même pas l'accès aux vaccins… mais à l'alimentation. Beaucoup de personnes ont perdu leurs revenus. On a donc distribué de la nourriture. Quand on en a la possibilité, on verse de l'argent aussi pour des projets spécifiques. En ce moment, la situation n'est vraiment pas facile là-bas…"
Toutes les infos sur la coopérative se trouvent sur le site www.fil-de-garance.be/. Pour l’ASBL active au Bangladesh: www.helping-hand.be/.
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