Il vivait à leurs dépens et les faisait se prostituer: 4 ans de prison requis
Un homme s’insinue, au propre et au figuré, dans l’intimité de trois femmes. Cocaïne aidant, il les fait se prostituer. Quatre ans de prison ont été requis.
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Publié le 18-06-2021 à 06h38
À l’exception de son avocat, les plaideurs et le parquet ont embouché la même trompette de l’écœurement pour qualifier les méthodes utilisées, de décembre 2016 à mars 2018, par Samuel, 46 ans, d’Épinois (Binche, Hainaut), pour attirer dans ses rets des femmes fragiles et sans doute naïves. Et qui au final se sont retrouvées dans le dénuement financier le plus total après avoir vécu avec lui, le temps d’une idylle qu’elles regretteront à jamais.
Douze préventions sont retenues à sa charge. Elles vont de coups et menaces à l’abus de faiblesse (niés à l’audience) en passant par les fraudes informatiques (utilisation de cartes bancaires pour procéder à des retraits bancaires non autorisés), les faux profils diffusés sur des sites de rencontres en vue de la prostitution…
L’avocat Thierry Bayet détailla par le menu les avanies subies par ses clientes. Notamment par Suzanne (prénom d’emprunt), une enseignante divorcée dont les comptes épargnes et pension furent vidés alors que la carte Visa tombait dans le négatif. Elle obtint un prêt de 10 000€ et dut se résoudre à quémander de l’argent à ses parents alors que Samuel la pressait de revendre la maison familiale à Wavre.
Sa cliente était la seule source financière du couple. À son insu, il lui avait donné de la cocaïne qui, prétendait-il, allait agir comme aphrodisiaque et lui permettre d’accueillir des clients et de fréquenter des sites libertins.
Divorcée, Noémie (prénom d’emprunt) vit à Binche avec ses deux filles. Elle se fait repérer sur Facebook par Samuel qui va la persuader de l’accueillir chez elle. Un soir, il lui glisse en bouche le contenu d’un petit sachet qui va la faire chavirer au double plan sexuel et financier.
Elle va contracter un prêt pour subvenir aux besoins du ménage et elle va en quelques mois dilapider les 42 000€ touchés de la liquidation des biens de son mariage.
Le substitut du procureur du Roi Gérard cloua au pilori ce «mac» contre qui il requit quatre ans de prison avec sursis.
Me Deutsch, l'avocat de l'accusé, considéra que les violences sexuelles vantées résultent de son côté libertin. À le suivre, les femmes ont «pris goût» à ces expériences libertines et les dommages financiers réclamés (tantôt 32 000€, tantôt 30 000€) sont «interplanétaires».
Il osa plaider la suspension du prononcé ou une peine avec sursis largement inférieure aux quatre ans requis.
Jugement le 29 juin.