La contre-motion Écolo tue la motion cdH
La motion cdH relative au subside européen pour l’enseignement taclée par une contre-motion d’Écolo, amendée par la majorité.
Publié le 27-03-2021 à 07h32
C’est sans doute un effet de mode. Désormais, lors des séances du conseil communal, chacun y va de sa motion. Certains citoyens ont déjà tenté l’expérience. Certains conseillers aussi.
On a donc déjà eu droit à une motion zéro plastique, une motion ville hospitalière, et dernièrement une motion SmartMove, une motion guichet SNCB et même une motion guichets bancaires…
Il faut reconnaître que bien souvent ces motions sortent largement du cadre des compétences communales et, à part alerter les échelons de pouvoir des étages supérieurs, il est difficile de mesurer leur réelle portée.
Mais, finalement, si cela peut faire avancer la démocratie, pourquoi pas.
Mardi dernier, celle déposée par le groupe cdH, mené par Benoît Thoreau (voir notre édition de mardi) à propos de la clé de répartition d’un subside européen – quand même 300 millions d’euros – entre les différents réseaux de l’enseignement était sans doute légitime.
Le groupe DéFI a d’ailleurs appuyé la motion du cdH, Luc D’Hondt estimant qu’une telle clé de répartition n’est ni justifiée ni justifiable car l’ensemble des réseaux subventionnés sont ainsi ignorés.
L’ombre de la guerre scolaire
Le groupe Écolo a, quant à lui, eu une autre vision sur le sujet et a donc pris le temps, pour déposer, dans les temps, une contre-motion centrée sur la nécessité d’une enveloppe plus large en demandant à la Ville d’établir un cadastre pour savoir où sont les besoins en termes de qualité des locaux et d’économies d’énergie, d’autant plus que le ministre Daerden avait revu sa copie.
La majorité a sauté à pieds joints pour proposer d’amender la motion du groupe Écolo. Ce qui rendait de facto, la motion du cdH obsolète. Comme les amendements de la majorité ne remettaient pas en question la logique de la motion Écolo, c’est donc celle-ci qui a été adoptée.
Cependant, l'ombre de la guerre scolaire (1950-1959) a pollué les débats du conseil communal. «Faut-il rouvrir la boîte de Pandore en invoquant le sous-financement de l'enseignement?, a indiqué la bourgmestre, Françoise Pigeolet.
Cela déclencherait des discussions stériles au sein du conseil. Revoir le financement, ce débat aura lieu ailleurs. C’est le CECP (Conseil de l’enseignement des Communes et des Provinces), porte-parole de l’enseignement communal dont il assume la défense et la promotion, qui peut influencer ce genre de débats.»
Benoît Thoreau a maintenu sa position avec force. «Je me demande ce que vont penser les directeurs. Croyez-vous qu'ils vont applaudir des deux mains cette capitulation en rase campagne? Le texte de cette contre-motion est absurde et hypocrite. Préférons la sincérité. Il faut se rendre compte que la particratie avec ses élus caporalisés, cela devient un concept dépassé auquel la population n'adhère plus.»
La conclusion de la bourgmestre, à l'adresse de Benoît Thoreau, fut sans appel: «Je ne mettrai pas le pied dans le piège tendu pour relancer la guerre scolaire. Ce qui semble être votre objectif.»
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