Waterloo : les mésaventures d’un ancien cavalier de haut niveau
Matthieu Demesmaeker s’est reconverti dans une société de courtage de chevaux, tombée en faillite en mai 2021. Il se trouve actuellement en Inde où il a trouvé un emploi comme entraîneur.
Publié le 15-05-2023 à 20h53 - Mis à jour le 15-05-2023 à 20h54
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L’effacement d’une dette ne peut être accordé que si le tribunal considère que le demandeur n’a pas commis de faute grave caractérisée. L’avis favorable du procureur du roi et celui du curateur de la faillite sont requis pour éclairer le tribunal et il arrive que des créanciers déposent une requête en opposition. Tel a été le cas, ce lundi 15 mai 2023, lors de l’audience hebdomadaire du tribunal de l’entreprise consacrée aux citations en faillite, aux aveux de faillite et aux PRJ (procédures en réorganisation judiciaire).
Le dossier examiné est original puisqu’il concerne Matthieu Demesmaeker, un Waterlootois qui s’est reconverti dans une société de courtage de chevaux après avoir été reconnu comme cavalier de haut niveau. Il participa en effet à des concours internationaux de sauts d’obstacles avant d’être victime d’un accident en 2015. Il se trouve actuellement en Inde où il a trouvé un emploi comme entraîneur.
La faillite tomba le 3 mai 2021. Le passif était d’environ 160 000 €. Le curateur déclara à l’audience avoir été interpellé par ce qu’il appela un système mis en place par l’intéressé qui, en trois ans, acheta quatre véhicules qu’il revendit sans payer les propriétaires. Son avis négatif trouva un écho chez le propriétaire d’une habitation trois façades louée pour trois ans le 1er mars 2020. Trois semaines plus tard, le locataire renonça au bail, mais le propriétaire constata que des dégradations avaient été commises par le chien du locataire. Il réclama près de 11 000 € de dégâts locatifs.
Référence fut également faite à la vente controversée (fausse facture) d’un cheval qui a fait l’objet d’un litige tranché eu plan civil. Bref, pour cet opposant à la requête en effacement, l’intéressé a fait preuve d’une mauvaise foi caractérisée.
L’avocate de l’ancien cavalier reconnut certes un certain manque de formalisme dans le chef de ce dernier, mais elle exclut qu’il ait pu être l’auteur de manœuvres frauduleuses.
De son côté, le procureur du roi n’a pas trouvé d’élément lui permettant, au plan pénal, de démontrer une faute grave caractérisée. Il considère que ce dossier relève davantage du civil que du pénal. Le tribunal a pris l’affaire en délibéré et il rendra son jugement dans les délais légaux.
Le tribunal a encore enregistré les aveux de faillite d’un bar à pizzas de Wavre, d’un commerçant genvalois de détail sur éventaires et marchés, d’un grossiste d’ordinateurs et équipements de logiciels de Chaumont-Gistoux et d’une entreprise de construction d’Ottignies-Louvain-la-Neuve.