Il avait trouvé une faille dans le logiciel d’une banque
Condamné par défaut pour une exploitation industrielle, automatisée et frauduleuse de connaissances en informatique, il prend 18 mois avec sursis.
Publié le 30-03-2023 à 16h24
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Ce dossier sort de l’ordinaire. Il a été examiné en correctionnelle à Nivelles lors de l’audience du 8 février dernier tout d’abord en présence du prévenu, 49 ans, puis en son absence puisqu’il quitta les lieux sur les conseils de son avocat, insatisfait de ne pas avoir obtenu du tribunal une nouvelle remise destinée à permettre à l’intéressé de comprendre la teneur de la citation et les principaux reproches qui lui sont adressés par le paquet.
Il semble que le prévenu manie mieux le néerlandais que le français, mais il avait comparu en chambre du conseil assisté d’un interprète sans toutefois avoir jamais demandé la traduction d’une seule page de son dossier initié en français.
Une nouvelle mesure dilatoire de la part d’un prévenu qui avait déjà bénéficié d’un report d’audience à l’automne dernier? On l’apprendra lorsqu’il viendra vraisemblablement faire opposition au jugement qui vient de le condamner à dix-huit mois de prison avec sursis et à une amende ferme de 10 000 € pour divers faits d’escroquerie et une tentative d’escroquerie commis à Waterloo du 7 décembre 2017 au 8 mars 2018.
Ce jour-là, un employé d’une agence de la banque Belfius constata quelques "anomalies" au hasard des 193 comptes ouverts par l’intéressé, super-doué en informatique, qui avait découvert une faille dans le logiciel bancaire permettant le paiement en ligne.
Il s’était constitué un portefeuille de crypto monnaie dont il a toujours refusé de donner à la police le code d’accès. Selon le calcul des enquêteurs, il a commis des escroqueries d’un montant total de 679 000 € au préjudice de sociétés allemandes et autrichiennes.
COINTED gmbh, fondée en 2016 et basée à Hong-Kong, est l’une d’elles, ou plutôt était l’une d’elles puisque la lecture de Google nous apprend que ce service d’e-commerce est "définitivement fermé", ce qui ne l’a pas empêché de dépêcher à Nivelles un avocat chargé de réclamer 600 000 €. Elle les a obtenus.