La box de Skyforce: une solution miracle pour les PME contre les hackers informatiques?
La cybersécurité est une préoccupation sérieuse pour les PME et les indépendants. Skyforce l’a compris. Depuis avril, sa box cartonne.
Publié le 12-12-2019 à 07h57
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Il ne faut pas nécessairement en arriver à la crise de paranoïa aiguë pour prendre conscience des risques encourus par un système informatique. Réalisant qu’il n’existait aucune solution accessible, complète et sérieuse pour les PME et les petits indépendants, une start-up a été créée en avril dernier à Waterloo pour combler cette lacune. En huit mois, Skyforce a littéralement explosé: elle compte actuellement, outre ses 7 administrateurs fondateurs, 40 collaborateurs salariés et déjà 700 clients.
«Les petits indépendants et les PME sont très souvent dépassés par l'informatique et internet. Ils en ont besoin mais n'ont pas les moyens d'avoir un informaticien à leur service comme les grosses entreprises, explique Pierre-Olivier Glachant, associé dans le projet Skyforce. Du coup, ils perdent de vue l'aspect sécurité et protection de leurs données. Il faut savoir que deux tiers des entreprises subissent un jour au moins une tentative d'attaque. Et parmi celles qui ont essuyé une attaque qui a abouti, deux tiers des entreprises font faillite dans les mois qui suivent. Les conséquences peuvent donc être dramatiques.»
Skyforce propose une box et surtout un service auquel les clients s’abonnent pour une durée de 24 mois minimum, à raison de 179€ par mois. L’actualisation des données a lieu de manière permanente, et chasse tout ce qui est malicieux et suspect sur le net. Skyforce assure aussi un rapport mensuel à ses clients, afin de les informer sur toutes les tentatives d’intrusion dans leur système, et les blocages effectués par la box.
«Pour fabriquer un virus informatique, il ne faut que 15 secondes, c'est impressionnant, explique Philippe Verwerft, ICT manager. Pour faire de l'hameçonnage (NDLR: technique utilisée par des fraudeurs pour obtenir des renseignements personnels dans le but d'usurper une identité), c'est juste deux lignes de commande.»
En seulement huit mois, Skyforce a réalisé un audit sur plus de 3 000 entreprises belges, ce qui lui a permis de réaliser que beaucoup de petites entreprises ne sont pas équipées pour lutter contre les hackers.
Avec son anti-virus intégré Kaspersky, Skyforce a dénombré que 343 de ses 700 clients étaient infectés par un virus. Le nombre de virus détectés et supprimés est impressionnant: 12 930 en seulement quelques mois d’activité.
À l'aube de l'année 2020, l'équipe waterlootoise affiche des ambitions sérieuses: «Nous espérons atteindre les 1 500 clients pour le début de l'année», indique Mathieu Lardinois, manager commercial. Et pour la fin 2020, le fichier clients devrait avoir doublé.
À la vitesse où se reproduisent les virus et autres indésirables virtuels, Skyforce a de beaux jours devant elle.
Et demain?
L'avenir de la société se présente bien. Chez Skyforce, on estime évidemment que seul « the sky is the limit » (le ciel est la limite).
La start-up, qui a démarré très fort, entend bien poursuivre son développement en 2020. Deux pistes sont à l'étude. D'abord une arrivée imminente sur le marché français où aucune solution de ce genre ne semble exister pour les petits indépendants, à l'instar de ce que la Belgique connaît.
Ensuite, une proposition de commercialisation auprès des particuliers. « On a déjà reçu des demandes en ce sens et c'est vrai que nous sommes tous concernés par les problèmes de cybersécurité, estime Mathieu Lardinois, manager commercial. Lorsque nous avons lancé notre projet, nous avons découvert les chiffres avec stupéfaction : le nombre de requêtes malicieuses repérées par notre système varie d'un mois à l'autre, mais par exemple, en août dernier, on était à plus de 9 millions de requêtes malicieuses rejetées. Pour ce mois de décembre, un mois d'intense activité commerciale, on s'attend à plus de 16 millions. »
Dans chaque foyer, les gens sont hyperconnectés. Les enfants, les parents… « Et il y a une prise de conscience chez les gens de ces menaces. Nous réfléchissons donc à la façon de répondre aussi à la demande de ce marché-là. »