Réseau cyclable: l’occasion manquée du Tour de France
Le passage de la Grande Boucle, c’est aussi la fête de tous les cyclistes. Mais ceux-ci ne sont toujours pas à. la fête sur le réseau cyclable.
- Publié le 10-07-2019 à 07h51
Être cycliste en Belgique, et plus particulièrement en Wallonie, c’est parfois un peu comme si on jouait à la roulette russe.
Le propos est-il exagéré? Non, sauf si vous ne roulez pas à vélo sur la voie publique. Et ce n’est pas Alexandra Tondeur qui vous dira le contraire, elle qui multiplie les heures sur les routes, au guidon de son vélo, pour préparer ses épreuves en duathlon ou triathlon.
Il suffit d’ouvrir votre journal le matin. Le nombre d’accidents avec les cyclistes ne fait qu’augmenter. De son côté, la championne ne compte plus les accidents, les fois où elle l’a échappé belle. Pas plus tard que la semaine dernière, Alexandra a eu, une nouvelle fois, peur pour sa vie.
Son message posté sur les réseaux sociaux prouve que, mercredi dernier, la Stéphanoise a craint le pire. «Si le c… qui roule en Renault Scenic blanche, sur la route de Thorembais à Wavre vers 12 h 45 se reconnaît: écris-moi! Je me ferai un plaisir de te montrer ce que ça fait de ramasser du béton dans la tronche à 40 km/h. Et après, tu iras expliquer à mes proches pourquoi, pour gagner 10 secondes, à cause de ton comportement imbécile, un jour je ne rentrerai plus jamais chez moi. Je me suis fait frôler par un fou qui, en plus de klaxonner de bien loin, je pense donc qu'il m'avait vue, était seul sur la route donc pouvait se déporter sans souci.»
Bien entendu, les tensions entre les usagers de la route à quatre et à deux roues sont réelles et les responsabilités souvent partagées.
Alexandra Tondeur ne nie pas les soucis de cohabitations. «Je suis triathlète pro. Je passe donc beaucoup d'heures à m'entraîner à vélo sur les routes wallonnes. J'emprunte les pistes cyclables quand elles ne mettent pas ma vie en danger, c'est-à-dire quand elles ne sont pas des parkings sauvages, quand elles ne sont pas remplies de débris chassés par les voitures, quand elles ne sont pas traversées par des abris bus… Bref tout ce qui pourrait provoquer un accident. Autant dire que c'est rare.»
La Wallonie n'est en effet pas un exemple en matière de réseau cyclable. «Je paie mes impôts et Dieu sait qu'on les paie cher et vilain ici. Je pense donc avoir le droit de rouler sur la route, d'autant plus que je roule à 30-45 km/h…»
Les débats sons souvent évoqués mais c'est toujours la même rengaine. «J'entends déjà les gens trop bien pensant dire: oh mais les cyclistes ceci, cela… OK je ne suis pas un ange mais ce n'est pas mon vélo de 8 kg qui mettra la vie des automobilistes en danger.»
Il y a des promesses, des aménagements de pistes cyclables sont au programme, mais ça n’évolue pas assez vite.
En attendant, si tout le monde a fait la fête à la Grande Boucle, on ne peut pas dire que les cyclistes du quotidien sont eux à la fête.