Une mobilisation d’une ampleur inédite
«La riposte des alliés» répondra à «L’attaque française».La bataille de Waterloo se rejouera en deux soirées,les 19 et 20 juin, à 20h, sur plusieurs hectares de terres agricoles, avec plus de 5.200 figurants.
Publié le 04-06-2015 à 06h00
:focal(545x371:555x361)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/FDFYJOTQ3RDH7BH5DZINPDN654.jpg)
Tous les superlatifs sont permis au vu des chiffres étalés dans le programme des spectacles de reconstitutions prévus ces 19 et 20 juin. Ce sera grandiose, gigantesque et mémorable. Certainement. Car il s’agira de la plus grande reconstitution «Premier Empire» jamais réalisée dans le monde. Rassemblant plus de 5.200 reconstitueurs, un millier d’accompagnants (cantinières, tambours, etc.) et plus de 360 chevaux rodés au bruit des canons. Une centaine crachera le feu dans la plaine lors des reconstitutions.
Passionnés d’histoire et d’action, les reconstitueurs viendront d’un peu partout dans le monde. Même d’Australie et de Russie. Cinquante-deux nationalités seront présentes sur le terrain, en parure militaire. Impeccable. Car quelle que soit leur origine, les figurants partagent tous le même souci du détail historique.
Sur le terrain, les figurants feront face à plus de 60.000 spectateurs par soir. Le 19 juin, dès 20h, ils joueront l’attaque française, face aux Hollando-Belges et puis aux Britanniques. À ce moment de la bataille, l’issue reste incertaine. Le lendemain, même heure, la riposte alliée s’achèvera par la fuite de Napoléon sous les feux anglais.
«Pour les déplacements des troupes, nous nous sommes consultés et mis d'accord sur une même version de la bataille, explique Franky Simon, metteur en scène de la reconstitution. Il y aura un commandement anglais, un prussien, un hollando-belge et un français. Nous serons un nombre incroyable de reconstitueurs, mais cela reste très loin des chiffres de l'époque. Il y avait alors environ 330.000 combattants. Cependant, ça ne va pas être facile. Il va falloir s'entendre sur le terrain, dans la fumée, le bruit des canons, les cris des combats… Pour cela, je dispose de huit aides de camp, des bons cavaliers qui parlent plusieurs langues. Et dans chaque bataillon, un chef de brigade qui commande ses hommes. Pas de GSM ou de moyens techniques modernes pour nous aider. C'est interdit. Pour ma part, j'ai uniquement une oreillette, reliée au service de sécurité. On n'est pas à l'abri d'un accident, mais la plupart du temps, ce sont des insolations ou des chutes de cheval. Parfois aussi un gars tout noir parce qu'il a mis trop de cartouches dans son fusil…»
Des chiffres à donner le tournis
Ces milliers de reconstitueurs bivouaqueront pendant plusieurs jours dans l’un des trois bivouacs installés autour du site, selon les règles de la vie militaire en vigueur à l’époque. Des moyens hors normes seront mis en œuvre pour subvenir à leurs besoins. Sur la liste des courses: plus de 2.000 poulets à rôtir, 150 stères de bois, 60 tonnes de paille et 30 tonnes de foin pour les chevaux. À l’abri des regards du public, une épicerie et une pharmacie de campagne seront installées. Et, même si on imagine que l’hygiène corporelle n’est pas la première préoccupation d’un soldat du Premier Empire, 60 douches et 170 toilettes sont prévues. L’apport de 4 tonnes de poudre noire pour alimenter canons et fusils durant deux jours fera l’objet de mesures de sécurité spécifiques. Une sacrée logistique.