Un parcours fulgurant de Corse à Sainte-Hélène
Rien ne laissait présager que le jeune sous-lieutenant corse, sorti de l’École militaire en 1786, connaîtrait un destin impérial. Napoléon accompliraun parcours fulgurant. Et causera sa propre perte.
Publié le 04-06-2015 à 06h00
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«Ira loin si les circonstances le favorisent.» L'appréciation attribuée au jeune Napoleon Buonaparte, lorsqu'il sort de l'École militaire de Paris à 16 ans, en 1785, montre la clairvoyance de ses maîtres. Même si personne, à ce stade, n'imagine que le jeune sous-lieutenant d'artillerie, sorti avec le numéro 42, affecté au régiment de La Fère en garnison à Valence, sera couronné empereur, moins de vingt ans plus tard!
Il semble alors rêver d’indépendance pour la Corse, où il est né le 15 août 1769. Mais quand l’île est occupée en partie par les Anglais, en 1792, c’est en Français qu’il réagit.
Général à 24 ans!
L’année suivante, le capitaine Bonaparte joue un rôle décisif dans la prise de Toulon: cela lui vaut le grade de général de brigade d’artillerie. Affecté à l’armée des Alpes, il conduit, d’avril 1796 à avril 1797, une campagne en Italie qui, de Lodi à Arcole, de Castiglione à Marengo, bâtit sa réputation.En 1798, il attaque l’Égypte, pour affaiblir l’Angleterre, principale ennemie de la France révolutionnaire.
Coup d’État
De retour à Paris en 1799, chargé de la protection des députés, il fait irruption au milieu d'eux avec ses soldats: le coup d'État du 18 brumaire instaure le consulat.Premier consul, désigné pour dix ans, comme ses collègues, Bonaparte jouit de pouvoirs quasi dictatoriaux. Et si les milieux royalistes rêvent de le voir rétablir la monarchie, ils déchantent: nommé consul à vie en août 1802, il se fait décerner le titre d'empereur par un sénatus-consulte, le 18 mai 1804. L'opération est magnifiée par un sacre officiel, le 2 décembre suivant: Napoléon Ier se couronne lui-même, en présence du pape Pie VII, qu'il a réquisitionné, puis il couronne son épouse. En 1809, il répudiera Joséphine de Beauharnais, qu'il avait épousée le 9 mars 1796, parce qu'elle ne peut assurer sa descendance: Marie-Louise d'Autriche lui donne un fils, le roi de Rome, né le 20 mars 1811. L'avenir de sa dynastie semble assuré.
La gloire et puis la chute
La gloire ne durera que dix ans. Dix années de guerres, entrecoupées de paix provisoires, contre l’Europe coalisée des puissances: Royaume-Uni, Autriche, Russie, Prusse. Ulm, Austerlitz (un an jour pour jour après son couronnement), Iéna, Friedland, Wagram: les noms des grandes victoires napoléoniennes illustrent sa légende.
Mais en Espagne et au Portugal, Napoléon est tenu en échec. Et quand il s’attaque au géant russe, en 1812, il engage sa propre perte. Parvenues à Moscou, qu’elles trouvent en flammes, ses troupes ne résisteront à l’offensive ni de l’hiver, ni des troupes russes.
Poursuivi jusqu’à Paris, Napoléon abdique et est exilé sur l’île d’Elbe. L’année suivante, il s’en échappe mais est définitivement vaincu, cent jours plus tard, à Waterloo. Et il est relégué bien plus loin, sur l’île de Sainte-Hélène, où il meurt d’un cancer de l’estomac, le 5 mai 1821. Il ne sera inhumé en France, comme il l’avait souhaité, que le 15 décembre 1840, sous le dôme doré des Invalides.