Pas évident pour les résidents permanents du camping d’Alvau à Walhain de trouver à se reloger
Cela fait déjà plus de six mois que les résidents permanents du camping d’Alvau savent qu’ils doivent quitter les lieux. Mais ce n’est pas simple pour eux de trouver un nouveau logement.
Publié le 09-01-2023 à 06h01
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Le camping d’Alvau, à Walhain, n’est pas désert, mais il est plus calme qu’à l’accoutumée et semble plus spacieux. Depuis le retrait de la licence, par le Commissariat général au tourisme (CGT), au mois de mai 2022, plusieurs caravanes ont quitté les lieux. "Ceux qui ne résidaient pas de manière permanente devaient partir avant la fin de l’année 2022. Un échelonnement des départs est par contre prévu pour les résidents permanents, dont je fais partie."
L’idée, ce n’était pas de mettre à la rue ces personnes, mais de trouver des solutions au compte-gouttes. Sauf que la décision est tombée il y a six mois et que les logements accessibles pour ce public précarisé ne sont pas nombreux.
"Quand j’ai appris la nouvelle, j’ai commencé à chercher un autre camping pour y installer ma caravane, explique ce résident, accompagné de ses enfants. J’ai investi plusieurs milliers d’euros dedans, j’ai fait des frais, rénové l’électricité et embelli la parcelle. Je cherche donc un camping, comme la plupart des gens ici. On ne voudrait pas perdre trop d’argent dans ce déménagement."
« C’est compliqué de trouver un logement conventionnel, sans avoir un haut revenu »
Mais le marché immobilier est inaccessible pour eux. "Pour une personne isolée, on arrive à 800 ou 900 € par mois. Quand on a un petit revenu d’ouvrier ou une pension limitée, il ne nous reste que 400 € pour vivre. Le coût de la vie est devenu exorbitant. C’est compliqué de trouver un logement conventionnel, sans avoir un haut revenu."
La Société wallonne du logement et les agences de logements sociaux du Brabant wallon et de Namur n’ont rien à leur proposer. Ils sont également sur liste d’attente au niveau du CPAS, mais les demandes sont beaucoup plus nombreuses que l’offre, à Walhain.
"Le problème, c’est que les campings sont complets. Beaucoup de campings en bord de rivière ferment en Wallonie. Il reste encore quelques possibilités, mais on nous met sur une liste d’attente et on appelle régulièrement pour prendre des nouvelles."
« Il y a une fébrilité des Communes pour ouvrir la porte aux habitats légers »
Pour cet habitant, il reste une troisième piste à explorer. "Je cherche aussi dans les collocations ou les habitats groupés. Mais il y a une fébrilité des Communes pour ouvrir la porte aux habitats légers. Ce sont pourtant des solutions plus écologiques, respectueuses de l’environnement et en harmonie avec la nature. L’autre avantage, c’est qu’ils sont accessibles à plus de monde. La location d’un terrain à plusieurs, ce n’est pas la même chose que de payer un loyer à 800 €. Il y a juste les frais de raccordement."
Avec ses enfants, ce père aimerait rester dans le Brabant wallon. "Les lignes bougent, mais très doucement, que ce soit dans le Brabant wallon ou ailleurs. Ce n’est pas encore dans les mœurs d’accueillir des habitants qui vivent de manière alternative et modeste."
Le constat est identique au niveau des propriétaires de parcelles. "Certains aimeraient les mettre à disposition de personnes pour de l’habitat léger. Puis au moment de se tourner vers les Communes, ils doivent réaliser des procédures qui sortent des sentiers battus et ils sont encore un peu timides et réticents."
Ce qui ne fait donc pas les affaires de ces résidents, toujours dans le flou.