Tribunal correctionnel : à Villers-la-Ville, deux cyclistes en file indienne, puis côte à côte...
Irrité par le comportement de deux cyclistes, un automobiliste les dépasse puis porte des coups à l’un d’eux: 18 mois de probation autonome.
Publié le 22-02-2023 à 07h07
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Une nouvelle histoire opposant des usagers de la route qualifiés de faibles face à un automobiliste a occupé l’audience correctionnelle de Nivelles le 20 janvier dernier.
On se reporte au 11 avril 2021 et on se transporte sur la chaussée de Nivelles, à Villers-la-Ville, où un père et son fils roulent en file indienne en direction de Nivelles.
Arrive derrière eux Didier (prénom d’emprunt) M., un habitant d’Houtain-le-Val qui s’apprête à doubler le duo lorsque le fils décide d’abandonner la roue de son père et de pédaler à ses côtés.
L’automobiliste est surpris, d’autant qu’arrive une voiture en sens inverse. La suite ? "Je suis parvenu à les dépasser, puis je le suis mis à trembler. J’ai freiné à bloc."
Les choses vont s’envenimer. Le prévenu parle d’un échange de coups, une thèse que réfutèrent l’avocat du cycliste père et la représentante du parquet.
"Comment voulez-vous qu’un cycliste ayant les pieds dans le pédalier, puisse porter un coup de poing ? Le prévenu s’est lancé sur lui, l’a fait tomber et lui a donné plusieurs coups avant que le cycliste ne cherche à se dégager en mordant le pouce de son agresseur."
"Ses loisirs, il les consacre à la méditation"
L’avocat de la victime réclama la couverture des frais, 1 144 €, le vélo, les lunettes, le médecin, l’hôpital, le stress post-traumatique. Le père et le fils roulent à présent sur de petites routes de Sart-Dames-Avelines.
Le parquet réclama une peine de probation autonome de dix-huit mois. Le prévenu avait reconnu les faits. Son avocate parla d’une réaction inadéquate qui ne correspond pas au profil de son client.
"Il est loin d’être une brute épaisse comme on a tendance à vouloir le représenter. Il exerce un travail dont ses clients sont satisfaits et, ses loisirs, il les consacre à la méditation." Elle plaida une suspension du prononcé, simple ou probatoire si le tribunal l’estime nécessaire.
Le jugement vient de tomber: dix-huit mois de probation autonome, suivre une formation à la gestion de l’agressivité et indemniser intégralement la victime.