Tubize : sept mois avec sursis pour l’architecte impulsif
Un architecte dépose plainte contre un ancien client et se retrouve sur le banc des prévenus… où il n’a pas fait très bonne impression.
Publié le 02-03-2023 à 06h41
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Un architecte s’est rendu au commissariat de Tubize, à la fin de l’été 2020, et a déposé plainte pour des coups reçus de la part d’un ancien client.
Il a expliqué qu’il avait travaillé pour lui plusieurs années auparavant lors de la construction de la première maison de cette personne, et qu’il avait récemment dessiné les plans d’un autre bâtiment. L’homme n’a cependant pas poursuivi le projet. Mais l’architecte, alors qu’il passait par là en compagnie de son fils le 15 août 2020, s’est aperçu… que la construction était achevée sans qu’il en ait été informé…
Il s’est arrêté et comme son client était dehors en train de nettoyer un véhicule, il est allé le voir. Le ton est monté, le Tubizien exigeant dans des termes peu châtiés que l’architecte et son fiston quittent les lieux au plus vite. Il y a eu une empoignade et à l’appui de sa plainte, l’homme a montré à la police une vidéo où on voit et on entend son client l’insulter.
Par contre, on n’y voyait pas les coups soi-disant donnés et lorsque les policiers sont allés trouver l’auteur potentiel, celui-ci a expliqué une tout autre histoire. Il a expliqué que c’était l’architecte qui l’avait menacé de mort et frappé, qu’il avait tenté de se défendre et que le fils avait alors pris un manche de brosse pour taper. Ce que prouvaient les marques qui étaient toujours bien visibles sur ses bras.
Voilà comment le père et le fils se sont finalement retrouvés sur le banc des prévenus du tribunal correctionnel. Où l’architecte affirmait avoir subi une commotion cérébrale et plusieurs mois d’incapacité de travail suite à l’altercation, mais les certificats déposés ne semblaient pas très probants…
L’histoire de l’arroseur arrosé…
À l’audience, le prévenu insistait cependant, employant un ton arrogant qui n’est pas vraiment bien passé auprès de la présidente. La représentante du ministère public, excédée également par l’attitude du prévenu, a décidé de faire saisir son GSM sur le champ, pour que la police vérifie si la vidéo qu’il avait montrée en déposant plainte s’arrêtait vraiment avant la scène de coups, ou avait été montée.
Les enquêteurs ont vérifié et découvert que l’architecte avait la manie de tout enregistrer… y compris les débats devant le tribunal correctionnel, alors que c’est tout à fait interdit sans demander une autorisation préalable ! Quant à la vidéo de l’altercation, on y voyait effectivement plus que ce qui avait été montré à la police.
De retour devant le tribunal quelques semaines plus tard, l’architecte a adopté un autre ton. "J’ai regardé la séquence, je pense que j’ai réagi de manière incontrôlée", a-t-il concédé. Mais c’est son avocat qui a dû préciser qu’il ne contestait plus les faits…
Le jugement vient de tomber ce mercredi matin. L’architecte écope de sept mois d’emprisonnement assortis d’un sursis de trois ans, et d’une amende ferme de 1 000 €.
Son fils, qui expliquait être surtout intervenu pour défendre son père, s’en tire avec une peine de travail de 50 heures et une amende de 400 € assortie d’un sursis total.