Tubize : la Ville va acquérir 5 hectares au clos Bayard pour 2,4 millions
Le projet de la majorité permettra de conserver les espaces verts et d’éviter la construction de centaines de logements dans le clos.
Publié le 23-01-2023 à 15h44 - Mis à jour le 23-01-2023 à 15h45
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La Ville de Tubize va normalement devenir propriétaire d’un terrain de plus de 5 hectares au clos Bayard, à Clabecq, après une transaction à hauteur de 2,4 millions d’euros, qui sera réalisée par la Régie immobilière et financière (RFI). Sauf qu’à moyen terme, elle devrait récupérer son investissement, tout en préservant les espaces verts, en créant des logements pour seniors et en évitant un projet immobilier de grande ampleur. Rien que ça…
La parcelle a en effet été mise en vente et le collège communal a trouvé un accord verbal avec les propriétaires. "Un promoteur s’intéresse au bien, afin de construire un lotissement de plusieurs dizaines, voire centaines de logements, a expliqué le bourgmestre, Michel Januth (ÉB), lors du dernier conseil communal. Partant de ce constat, le collège a pris la décision de rencontrer le propriétaire, afin d’envisager l’achat des terrains dans le but d’y développer un projet communal."
Les élus ont voté la validation d’une offre de 2,4 millions d’euros, hors frais. Le contenu du projet sera ensuite débattu, tant au conseil qu’avec les riverains qui le souhaitent, à travers un processus de participation citoyenne.
Les contours de ce projet ont déjà été dévoilés pour cette propriété divisée en plusieurs parties. "Pour le parc de la Galette, le collège souhaite développer le bois sur une superficie de 3,5 hectares, dans le cadre d’un projet européen de lutte contre les changements climatiques, avec les villes jumelées. On pourrait y planter 1 000 arbres."
L’autre objectif, ce sera de rendre accessible la stèle du Cheval Bayard. Ce qui n’est pas le cas actuellement, vu l’état de la parcelle. La création de cet espace pourrait être confiée à un bureau d’architecture spécialisé dans les parcs et jardins, sur base d’un concours auprès d’institutions scolaires wallonnes.
Une dizaine de logements pour seniors
Le volet plus social, c’est la construction, d’une dizaine de logements pour seniors, à proximité du château de Clabecq, sur 20 à 25 ares, en collaboration avec les Habitations sociales du Roman Païs et la Société wallonne du logement. "Cela permettrait de répondre à une demande croissante de logements adaptés pour les seniors et offrir la possibilité de rester autonomes plus longtemps", a précisé le bourgmestre.
Il y a ensuite deux bâtiments. "La Maison de la Galette, qui se trouve au centre de la propriété, est assez délabrée et sera rénovée. On y développerait un bâtiment public, des sanitaires publics et locaux techniques, pour de futures animations au sein du parc."
La capacité de la grande villa, d’environ 400 mètres carrés, sera réduite et valorisée. "Cela pourrait être pour de l’horeca, un autre opérateur privé ou même du logement. Elle pourrait être adaptée aux besoins, afin de garantir une liaison entre le parc et le bois Bayard."
Revendre 1,5 hectare
Une partie de toute la surface, à l’arrière du supermarché, sera revendue. Elle se trouve en zone constructible, ce qui devrait intéresser les promoteurs immobiliers. "Cela permettra de financer nos projets. Cette partie, le long des deux surfaces commerciales, représente un hectare et demi. On pourrait envisager la construction de logements et d’une crèche de 28 places, qui serait gérée par un opérateur privé ou le CPAS. Le côté positif, c’est que la Ville choisira, via sa RFI, le projet immobilier qui lui plaît le plus. Pas question donc d’avoir de grands immeubles et une densité trop importante."
Olivier Piron, conseiller indépendant, s’est réjoui de la nouvelle de voir le parc être rouvert à la population. Une aubaine aussi pour l’école Cheval Bayard, qui se trouve à côté. "Je suis d’accord sur le projet des arbres mais j’attire l’attention sur la zone constructible. Il ne faudra pas retomber dans les excès, au risque de voir les riverains se soulever, comme au parc Saint-Jean."
Maximum 35 logements
Le bourgmestre s’est montré rassurant à ce propos: "Selon les règles, il pourrait y avoir au maximum 35 logements. Tout dépend en fait du type de logements proposé par le promoteur. Celui qui voudra acquérir le terrain devra bien définir son affectation." S’il décide d’y construire des maisons quatre façades, il y aura forcément moins de nouveaux riverains qu’avec des appartements.
Du côté de DéFI, on a insisté sur la participation citoyenne. Là encore, Michel Januth s’est voulu rassurant: "Nous allons associer les riverains. Ce soir, nous votons l’acquisition mais le projet n’est pas défini. Nous reviendrons au conseil communal avec une proposition et les citoyens seront consultés. Nous voulons juste éviter qu’un promoteur nous devance et construire plusieurs centaines de logements".
Benoît Langendries (RC) a proposé que la RFI construise elle-même les logements, avant de les revendre ou de les mettre en location. Réponse du bourgmestre: "On ne pourra pas développer ce projet immobilier, car la parcelle est enclavée. Il faudrait acheter un autre terrain, derrière la grande surface. Ce que les promoteurs potentiels devront faire".
Enfin, le directeur financier a assuré que la RFI était en capacité d’investir ces 2,4 millions d’euros, grâce notamment à la vente du passage Champagne.