La double non-exclusion au PS de Tubize : le bourgmestre s’explique
Pour Michel Januth, un agent communal est entré dans son bureau en pleine réunion et a pris une initiative. Sans que quoi que ce soit ne lui soit demandé…
Publié le 13-01-2023 à 16h10 - Mis à jour le 13-01-2023 à 16h11
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L’exclusion du groupe ÉB, évitée de justesse, de Jean-Pierre Fumière et de Frédéric Jadin, président du CPAS, a une nouvelle fois été débattue lors du conseil communal de Tubize, ce lundi. Une prolongation des échanges du mois de décembre.
"J’ai reçu un rapport rédigé par une personne de l’administration, qui date du 8 novembre 2022", a expliqué lundi Benoît Langendries, chef de file RC (opposition). Celui-ci a ensuite lu certains passages du document: "Au début de la semaine dernière (le lundi 17 ou mardi 18 octobre 2022), Monsieur Michel Januth (bourgmestre) a évoqué en ma présence différentes options politiques qui étaient sur la table à ce moment-là. L’une de ces options consistait en l’exclusion du groupe politique ÉB (PS) de deux de ses membres, à savoir Frédéric Jadin et Jean-Pierre Fumière. Aucun document ne m’a été remis".
L’agent en question poursuit en expliquant que, vu les délais très courts pour la prochaine séance du collège, puis du conseil communal, le nombre important de points à élaborer et l’arrêt maladie de la personne habituellement en charge de cette tâche, "j’ai pris la décision, en date du 20 octobre, de demander à un autre agent de commencer à rédiger des brouillons de point, en se basant sur des points existants dans des dossiers similaires. L’instruction a été donnée de laisser ces points en création afin de pouvoir les utiliser, le cas échéant".
L’administration a apparemment voulu anticiper cette tâche, pour éviter de tout faire au dernier moment. Le collège n’avait en théorie pas accès à ces documents sécurisés. Sauf que le 22 octobre, l’agent a été informé par le directeur général, Étienne Laurent, que Frédéric Jadin, président du CPAS, avait eu accès au brouillon.
Se pose alors la question de la fuite. Un troisième employé communal a eu accès à ce document, en dehors de ses heures de service. Le système de sécurité en place n’aurait pas dû rendre cette action possible. Cette faille de la sécurité a apparemment été corrigée le jour même.
Pour Benoît Langendries, les limites ont été dépassées car les choix politiques du PS ont été évoqués par le bourgmestre en présence du personnel communal. Le chef de file RC s’étonne aussi que le collège ait décidé le 28 octobre de nommer à titre statutaire (équivalent d’un CDI) l’agent qui a demandé à son collègue de rédiger le brouillon. "C’est quand même dingue, une semaine après la découverte de la fuite", commente Benoît Langendries.
« C’était une réflexion purement politique »
Le bourgmestre, Michel Januth, a donné sa version des faits: "Je confirme que je n’avais pas vu le document auquel vous faites référence, lors de l’avant-conseil, le point n’était d’ailleurs pas à l’ordre du jour. Je ne l’ai même pas encore lu". Comment l’administration était-elle au courant du projet d’exclusion ? "Nous avons bien évoqué lors d’une réunion interne, dans mon bureau mais sans représentant du personnel communal, des options envisagées dont l’exclusion de deux membres. Pour être plus précis, l’agent est venu pour un dossier à ce moment et a entendu qu’on évoquait plusieurs scénarios. Nous n’avons jamais demandé à l’administration de préparer le point et encore moins de le soumettre au collège. C’était une réflexion purement politique, qui ne concernait que des motivations internes du groupe ÉB et ne regardait donc que le groupe. Ces questions ont été abordées lors de réunions internes au groupe, avec l’ensemble des personnes concernées."
Une rencontre a en effet eu lieu le 24 octobre, à Rebecq, et le sujet a été débattu par une bonne vingtaine de membres. Selon certaines sources, le fameux brouillon a été exhibé ce soir-là, ce que d’autres sources ne confirment pas.
Lundi, le bourgmestre a ajouté qu’une enquête était en cours concernant la fuite: "On sait déjà de quel ordinateur le document est parti. Ce n’est pas une enquête de l’administration, mais une enquête que nous menons en interne".