12 ans requis devant le tribunal correctionnel pour des coups de couteau en rue, à Tubize
Le 14 octobre dernier, une dame avait été agressée au couteau par son ancien compagnon, alors qu’elle promenait ses chiens dans la rue.
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Publié le 06-05-2022 à 06h43
Le 14 octobre 2021, une dame travaillant dans un café de Tubize a quitté ce bistrot en fin d’après-midi, en disant au revoir à tout le monde. Mais elle a semblé ignorer son ex-compagnon, Olivier G, qui était attablé dans la salle.
Ce Tubizien né en 1964 n’a pas digéré que la femme avec qui il avait eu une liaison de deux ans s’en aille sans lui faire la bise. Il est sorti sans achever sa consommation et l’a suivie en voiture. Il s’est approché lorsqu’elle est arrivée près de son domicile mais la dame téléphonait, et ne lui a pas répondu. Sa fille, qui était présente, a entendu que l’homme la menaçait de mort.
Olivier G. est rentré chez lui pour manger. Il savait que son ancienne compagne avait l’habitude de promener ses chiens dans son quartier entre 20h et 20h30. Il est dès lors retourné sur place, en se munissant d’un couteau. À le suivre, avoir pris cette arme pour sortir ne traduit aucune intention: il a toujours un couteau en poche quand il compte marcher seul le soir dans les rues de Tubize…
Comme il l’espérait, il a croisé son ex en rue. Il y aurait eu un échange de mots peu aimables et il a sorti son couteau. Selon le Tubizien, la dame aurait trébuché et la lame qu’il avait placée contre son sternum est entrée sans qu’il ait le temps de réagir.
Au cou et au visage
Ce n’est pas du tout ce qu’a expliqué la victime et d’après le médecin légiste qui l’a examinée, les lésions relevées ne sont d’ailleurs pas compatibles avec cette version. C’est que la Tubizienne a reçu deux coups de couteau. Un dans le cou, et la lame a coupé sa trachée et atteint partiellement la carotide. Elle a perdu très vite beaucoup de sang, et a reçu un autre coup, dans le visage, à quelques millimètres de l’œil droit.
Sans l’arrivée rapide des secours et les bons réflexes d’un riverain qui l’a recueillie, elle serait sans doute décédée. Lorsqu’elle a été emmenée à l’hôpital, le pronostic vital était engagé et elle a dû être placée sous assistance respiratoire au service des soins intensifs.
L’auteur de l’agression, lui, est rentré chez lui, où les policiers sont venus l’arrêter. "Je n’avais pas mon GSM, je n’aurais pas pu appeler les secours" , a-t-il expliqué jeudi devant le tribunal correctionnel.
Ne pouvant plus s’alimenter normalement depuis les faits, souffrant de paralysie faciale et d’énormes séquelles psychologiques qui l’empêchent désormais de rester seule, la dame est tout de même venue affronter son agresseur à l’audience. Tremblant de tout son corps sur le banc des parties civiles, elle n’a pas pu parler et c’est son avocat qui a détaillé le calvaire qu’elle vit depuis les faits.
Olivier G., lui, a répété qu’il n’avait pas eu l’intention de donner des coups de couteau et se dit encore amoureux. Il affirme regretter ce qu’il s’est passé ce soir-là, et son avocate a plaidé une peine avec sursis.
Le ministère public, lui, estime que les faits constituent, sans le moindre doute, une tentative d’assassinat. Une peine de douze ans d’emprisonnement ferme a été requise.
Le jugement sera rendu le 19 mai.
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